La justice ivoirienne a ordonné la radiation de Tidjane Thiam, président du PDCI et candidat à la présidence, de la liste électorale. Cette décision repose sur des questions liées à sa nationalité ivoirienne, qu’il aurait perdue en acquérant la nationalité française en 1987.
Le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, se retrouve au centre d’une controverse juridique et politique majeure. Ce Mardi 22 avril 2025, la justice ivoirienne a statué en faveur des requérants qui contestaient son inscription sur la liste électorale, estimant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne lorsqu’il avait acquis la nationalité française en 1987.
Selon Me Ange Rodrigue Dadjé, avocat de Tidjane Thiam, la présidente du tribunal a jugé que cette perte de nationalité rendait son inscription sur la liste électorale invalide. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2025, où Tidjane Thiam est perçu comme un candidat sérieux.
Les plaignants s’appuient sur le Code de la nationalité ivoirienne, qui stipule qu’un citoyen ivoirien perd automatiquement sa nationalité s’il en adopte une autre sans autorisation préalable. Bien que Tidjane Thiam ait obtenu un certificat de nationalité ivoirienne en 2020, les requérants affirment qu’il n’aurait officiellement recouvré sa nationalité qu’en mars 2025, soit après son inscription sur les listes électorales.
La Commission Électorale Indépendante (CEI), qui avait validé son inscription, avait pourtant estimé que le certificat de nationalité présenté constituait une preuve suffisante de son éligibilité. Cependant, la décision judiciaire remet en question cette validation et pourrait avoir des répercussions importantes sur la course à la présidence.
Tidjane Thiam, ancien directeur général du Crédit Suisse et figure internationale, est revenu en Côte d’Ivoire en 2023 pour se consacrer à la politique. Sa radiation de la liste électorale soulève des interrogations sur les conditions d’éligibilité et la rigueur des contrôles dans le processus démocratique ivoirien.
Alors que ses avocats envisagent de faire appel, cette affaire relance le débat sur la double nationalité et ses implications dans le paysage politique ivoirien.