Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a présidé la session ordinaire, au titre de l’année 2024, du Comité national de pilotage des pôles de croissance (CNPPC), ce mardi 9 juillet 2024, à Ouagadougou. L’ordre du jour de cette rencontre a porté, entre autres, sur les propositions de mécanismes sur le financement pérenne et endogène des pôles de croissance.
Lancés en 2011 avec le pôle pilote de Bagré, les pôles de croissance sont un instrument majeur de la transformation structurelle de l’économie nationale.
Il s’agit, pour le Gouvernement burkinabè, par le biais des pôles de croissance, d’imprimer une vitalité économique aux régions et aux territoires, à travers le développement des filières porteuses en vue d’accélérer le rythme de la croissance économique, de créer des emplois et de réduire la pauvreté.
Cependant, cette ambition gouvernementale a rencontré des difficultés dans sa mise en œuvre, du fait de l’impact de la crise sécuritaire, de la problématique de la commercialisation de la production, des lourdeurs administratives en lien avec les marchés publics et de la faiblesse des financements.
C’est pourquoi, la session ordinaire 2024 du CNPPC a mené la réflexion sur la problématique autour du thème : » Développer une stratégie de mobilisation des ressources financières pour le financement pérenne et endogène des pôles de croissance en vue d’accroître la souveraineté nationale« .
A l’occasion, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a invité à revoir notre modèle économique en matière de financement de nos projets dont les coûts sont exorbitants.
« Il nous faut revoir l’élaboration de nos projets. Il faut confronter les différentes données au niveau des financements de nos projets et choisir le moins cher et le plus efficace. Plus les sommes sont élevées, plus les gens qui déposent les projets ont leurs parts là-dedans« , a-t-il fait savoir.
Du reste, il a ajouté que la baisse de l’apport des partenaires financiers et techniques (PTF) dans le financement des pôles de croissance s’explique non seulement par le contexte sécuritaire et humanitaire difficile que traverse notre pays, mais aussi par le changement des priorités géopolitiques et stratégiques de certains de nos partenaires.
« Cet état de fait a eu pour conséquence un retard dans l’opérationnalisation du modèle de croissance dans la mesure où la réalisation des infrastructures critiques et des services essentiels par l’Etat est restée insuffisante pour attirer le secteur privé« , a-t-il affirmé.
Et le Chef du Gouvernement de poursuivre : »Au regard de ces difficultés de mobilisation des ressources externes qui affectent le processus de construction des pôles de croissance d’une part et de la volonté de notre peuple de s’assumer pleinement dans la construction de son avenir d’autre part, l’impérieuse nécessité de changer de paradigme dans le processus de financement des pôles de croissance en explorant des sources endogènes de financement s’impose à nous« .
Lors des travaux de cette rencontre, il est ressorti que de 2011 à 2023, un montant de 248 462 402 732 F CFA a été injecté dans le développement dans quatre des onze pôles de croissance de notre pays, à savoir Bagrépôle, Souroupôle, l’agropôle de Samendeni et le technopôle pharmaceutique de Kokologho, avec une contribution fort appréciable
de l’Etat de l’ordre de 42,12%.
Source: DCRP-Primature