Construction de centrales solaires à concentrateur cylindro-parabolique

Ouagadougou, 29 juil. 2024 -Dr Bignan Kagomna Bouwerou a invité vendredi dernier, le gouvernement burkinabè et celui de la Confédération des États du Sahel (l’AES) à s’orienter vers la construction de centrales solaires à concentrateur cylindro-parabolique pour répondre aux besoins en énergie fiable, accessible et respectueuse de l’environnement.

« Le Burkina Faso est doté d’un potentiel solaire important avec un ensoleillement annuel de 3000 h », a déclaré Dr Bignan Kagomna Bouwerou.

Dr Bouwerou s’exprimait vendredi à Ouagadougou en marge de la sortie de promotion des docteurs organisée par l’université Joseph Ki-Zerbo.

Pour le cas d’une étude de réalisation d’une centrale solaire à collecteur cylindro-parabolique de 50 MW sur le site de Dori dans la région du Sahel, le spécialiste fait remarquer que sur un champ solaire de 2016 concentrateurs s’étendant sur une surface de 110 ha et un rayonnement direct moyen de 7 kWh/j/m², la production énergétique annuelle de la centrale est estimée à 619,99 GWh avec un coût de production de 33,53 francs CFA par kWh sur le site de Dori. La construction de la centrale solaire est estimée à 2 ans maximum.

Il est donc important d’exploiter ce gisement gratuit et non polluant dans le domaine de la production d’électricité, notamment dans les zones rurales isolées, suggère-t-il.

De l’avis de Dr Bouwerou, ce type de centrale offre un double avantage : « Non seulement pour produire de la chaleur utilisable pour alimenter les maternités et le reste pour la production d’électricité ».

La chaleur stockée peut être utilisée 4 à 6 heures après le coucher du soleil, fait-il savoir en ajoutant que « c’est ce qui est très important dans ce type de centrale ».

Selon lui, ces centrales sont utilisées dans plusieurs pays africains, notamment au Maroc, qui exporte le surplus de sa production énergétique vers l’Espagne, ainsi qu’en Amérique latine et dans certains États des USA comme la Californie.

Pour lui, ce type de centrale est une aubaine pour le Burkina Faso, en proie au déficit énergétique, et les États du Sahel.

De son avis, ces technologies se basent sur des collecteurs qui concentrent les rayonnements solaires et réchauffent à haute température un fluide caloporteur. Ce fluide peut ensuite être utilisé pour la génération d’électricité.

Le physicien constate que le pays a déjà fait des progrès dans la construction de centrales solaires photovoltaïques ces dernières années avec la construction de Zagtouli, de Ziga et de Nagréongo.

Cependant, il regrette que le pays ne se soit pas orienté vers les centrales à collecteur cylindro-parabolique, propices et rentables à plus d’un titre pour le pays.

Aussi, le physicien invite les États de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui ont le soleil en abondance, et également les investisseurs à se tourner vers les centrales solaires à collecteur cylindro-parabolique.

Pour lui, cette centrale peut être développée à côté d’autres technologies, notamment les centrales photovoltaïques et l’énergie nucléaire.

Dr Bignan Kagomna Bouwerou a soutenu sa thèse de doctorat en physique en mai 2023, spécialité Technologies solaires/Énergétique sous la direction de Dr Issaka Ouédraogo, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, sur la « modélisation d’une centrale solaire à concentration : cas du cylindro-parabolique ».

Il a conduit ses travaux de recherche à l’université Joseph Ki-Zerbo dans le laboratoire d’énergie thermique et renouvelable (LETRE), dirigé par le professeur titulaire Kam Sié.

Dr Bouwerou dit se mettre à la disposition des décideurs et de toutes structures qui souhaitent s’investir dans le domaine de la recherche ou de la réalisation de technologies en lien avec l’énergie solaire et bien d’autres.

Source : Agence d’information du Burkina

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