A la faveur des Journées de promotion économique et commerciale du Burkina qui se sont tenues, du 27 septembre au 2 octobre 2022, à Accra au Ghana, Sidwaya est allé à la rencontre d’un opérateur économique burkinabè, Zina Dassa qui s’est hissé dans le domaine de l’imprimerie numérique, faisant ainsi la fierté de ses compatriotes de la diaspora.
A l’image des autres pays frontaliers du Burkina Faso, le Ghana connait une forte concentration de la communauté burkinabè qui s’est installée, depuis longtemps, dans ce pays côtier.
A Accra, dans la capitale, on en rencontre plusieurs qui excellent dans divers domaines d’activités.
En effet, en plus de l’agriculture, de l’élevage, nombreux sont les compatriotes, notamment dans les grandes villes du pays de Kwamé N’krumah, à s’investir dans des activités économiques, faisant la fierté de toute la diaspora au Ghana.
Au nombre de ceux-ci, figure en pôle position Zina Dassa. Vivant à Accra depuis 1992, il est le promoteur de l’entreprise Lema Press, une unité d’imprimerie numérique.
Titulaire d’un Master en marketing, modeste, la cinquantaine bien sonnée, M. Dassa confie être fier d’être un des opérateurs économiques les plus en vue de la communauté burkinabè vivant au Ghana dont l’entreprise, créée en 2010, plombe déjà le marché de l’imprimerie locale.
« On a fourni de nombreux efforts pour mettre en place cette unité d’imprimerie numérique qui fournit de la haute qualité des pays développés sur place. Nous avons réussi à conquérir presque tout le marché dans le domaine de l’impression numérique, grâce à la qualité que nous faisons », indique-t-il.
Dans la ville d’Accra, Lema Press est située dans le quartier de Kokomlemle, et est bâtie sur une superficie de plus de 500 m².
Au pas de course, M. Dassa nous fait découvrir son impressionnant dispositif numérique de dernière génération qui laisse admiratif tout visiteur.
Un esprit managérial et entrepreneurial
A l’intérieur du service, sont installés, en fonction des sections d’impression, des imprimantes grands et petits formats de diverses natures, des machines d’impression Offset numérique et en 3D, des appareils d’application de plastique.
Tout le travail, de la commande à la finition, se fait en réseau et chaque employé dans sa section est à la tâche.
Le personnel de l’entreprise est fort de 64 personnes dont six Burkinabè, cinq Ivoiriens et 53 Ghanéens.
« Mais, mes compatriotes sont seulement des opérateurs de machines et des gardiens », explique M. Dassa.
Les employés apprécient l’esprit managérial et entrepreneurial de leur patron qui, selon eux, a permis à l’entreprise d’être l’une des plus cotées de la place.
Sayouba Zibar est de ceux-là. « Nous sommes fiers de lui pour son ardeur qui a fait de l’entreprise, le leader dans l’industrie de l’imprimerie numérique au Ghana », relève-t-il.
La confection et l’impression des cartes d’invitation, des cartes de visite, des dépliants, des brochures, des affiches, des livrets, des rapports sont, entre autres, la gamme de produits auxquels, s’attèlent à produire, tous les jours, le patron de Lema Press et son personnel, avec à la clé une équipe d’experts infographes et d’informaticiens.
Ses clients qu’il estime à plus de 6 000, dans le pays, se composent de particuliers, de sociétés de la place, etc.
Chez Lema Press, ajoute-t-il, tout le processus se fait en ligne jusqu’à la finition. En effet, les demandes des clients se font en ligne.
Les clients, alertés lorsque le produit est fini, payent également en ligne. La capacité d’imprimer des documents de haute qualité, selon son promoteur, a permis à Lema Press d’apporter du nouveau dans l’industrie de l’imprimerie au Ghana en devenant l’une des principales en termes de qualité dans les prestations de services.
Cela, soutient-il, est à l’honneur de ses compatriotes burkinabè. « Maintenant, il s’agit de voir si on peut avoir d’autres marchés ailleurs », relève Zina Dassa.
Les JPEC, une opportunité
Ainsi, pour lui, les Journées de promotion économique et commerciale du Burkina (JPEC) qui se sont tenues à Accra ont été une occasion, pour lui, de nouer de nouveaux partenariats d’affaires avec certains opérateurs économiques burkinabè en vue de prospecter l’horizon de son pays d’origine.
« C’est une bonne initiative parce que les JPEC ont permis aux acteurs économiques de la diaspora, ici au Ghana, de découvrir de nouvelles opportunités qui peuvent s’offrir dans nos différents secteurs d’activités », reconnait-il.
Si Zina Dassa a pu s’insérer dans le tissu économique de son pays d’accueil, le début de son aventure n’a pourtant pas été facile.
Les textes et lois en vigueur du Ghana, de son point de vue, ne facilitent pas la conduite des activités économiques.
Il invite dans ce sens ses « frères » qui souhaitent lui emboiter le pas à faire une étude conséquente du marché du domaine dans lequel ils veulent investir et s’adapter aux textes en vigueur dans le pays.
Soumaïla BONKOUNGOU
de retour d’Accra (Ghana)