La société civile africaine, sous le leadership de AFSA, et en partenariat avec le Consortium pour le changement climatique en Éthiopie (CCC-E), organise une conférence continentale sur le thème : « sols sains, alimentation saine : amplifier la voix des paysans pour COP 27 », du 14 au 17 septembre 2022, à Addis-Abeba, en Ethiopie.
L’Afrique ne connaitra pas de souveraineté alimentaire si elle ne dispose pas de sols sains, fertiles.
Fort de cette conviction, la société civile africaine, sous le leadership de AFSA, et en partenariat avec le Consortium pour le changement climatique en Éthiopie (CCC-E), organise une conférence sur le thème : « sols sains, alimentation saine : amplifier la voix des paysans pour COP 27 », du 14 au 17 septembre 2022, à Addis-Abeba, en Ethiopie.
La rencontre réunit la soixantaine de participants venus d’Afrique australe, de l’Est et de l’ouest, d’Espagne, de Suède et d’Inde.
Durant les quatre jours de travaux, ces acteurs vont se pencher, entre autres, sur les perspectives en matière de techniques, pratiques et stratégies d’intensification de l’agroécologie, les facteurs et problèmes critiques dans l’utilisation des biofertilisants/bio protecteurs, la gestion des pâturages dans les zones arides, les messages clés pour la COP 27, l’agroécologie et l’adaptation au changement climatique, le plan d’action pour 2023. Le tout assorti d’échanges et partages d’expériences et sortie terrain.
L’objectif de cette rencontre est de rassembler les acteurs africains afin d’avoir une meilleure approche, qui soit holistique, de la gestion durable des sols, a indiqué le coordonnateur général de AFSA, Dr Million Belay.
Le projet « sol sains, alimentation saine » vise à permettre au continent d’avoir des régimes alimentaires, durables ; il a pour objet l’identification, le renforcement des capacités des acteurs, la mise en relation et en évidence des travaux clés sur la gestion des sols et des paysages, a-t-il ajouté.
Belay a précisé que AFSA ne travaille pas pour assurer au contient une sécurité alimentaire mais plutôt une souveraineté alimentaire, insistant sur la nuance : la sécurité alimentaire peut être garantie par des aliments importés et non produits en Afrique, par les Africains.
Repenser les politiques alimentaires
Pour ce faire, il y a lieu de remettre en question l’approche actuelle de l’élaboration des politiques alimentaires en Afrique et de travailler à formuler une nouvelle vision de systèmes alimentaires dont Afrique a besoin et de la manière dont elle peut être réalisée, a-t-il souligné.
De l’avis du coordonnateur général de AFSA, l’Afrique doit avoir une voix unique et forte, ses propres analyses, perceptions, ses propres narratifs sur son agriculture, ses systèmes alimentaires.
Le coordonnateur général de African biodiversity Network, Dr Fassil Gebeyeru, est revenu sur l’impératif d’insuffler sur le continent africain un nouvel état d’esprit dans l’exploitation des sols.
« Nous venons du sol, nous repartirons au sol. Nous ne devons donc pas abuser de cette ressource », a-t-il préconisé.
Il ne doute pas que les partages expériences au cours de ces quatre jours vont permettre d’atteindre les objectifs assignés à cette rencontre.
Pour la directrice de Biowatch South Africa, Rose Williams, cette conférence n’est pas seulement dédiée aux sols. Elle donne également l’occasion d’aborder d’autres thématiques comme le changement de comportements, le changement climatique. Selon elle, les sols souffrent aussi de la destruction de la nature. Nourrir les sols, c’est nourrir les plantes pour enfin nourrir les hommes, a conclu Mme Williiams.
Le représentant du Consortium pour le changement climatique en Éthiopie, Yoseph Arega, a, quant à lui, exprimé la joie de son organisation de coorganiser et d’abriter cette conférence. Tout en souhaitant plein succès à la rencontre, M. Arega a traduit son impatience de voir les conclusions des travaux, assorties de recommandations claires qui seront présentées à la COP 27 à Sharmal al Shaikel en Égypte, et au-delà.
Mahamadi SEBOGO
Depuis Addis-Abeba, Ethiopie