Ouagadougou, 16 août 2022 -Le président de la Commission électorale kényane, Wafula Chebukati, a déclaré lundi, à Nairobi, William Ruto vainqueur de la présidentielle avec 50,49% des voix, malgré le rejet des résultats par quatre des sept membres de l’organe qu’il dirige.
Après six jours d’attente des résultats, le vice-président sortant du Kenya, William Ruto a été déclaré vainqueur lundi à Nairobi par le président de la Commission électorale kényane, Wafula Chebukati.
Avec un peu plus de sept millions des voix, William Ruto, a devancé de 233 211 voix, son adversaire Raila Odinga, figure historique de l’opposition qui avait reçu le soutien du chef de l’État sortant, mais qui ne récolte que 48,85% des suffrages, selon le président de la Commission électorale Wafula Chebukati.
L’ambitieux M. Ruto, 55 ans, devient ainsi sur le papier, le premier Kalenjin à être élu au pouvoir depuis vingt ans, succédant à deux présidents issues de la communauté kikuyu, dont le sortant M. Kenyatta.
Il faisait campagne depuis plusieurs années, à mesure qu’il semblait être mis sur la touche par une alliance inattendue entre son président et l’opposant historique de ce dernier.
Fraîchement annoncé vainqueur, apparaissant souriant, William Ruto a promis dans un discours de travailler avec « tous les leaders » politiques du Kenya, dans un pays « transparent, ouvert et démocratique ».
« Il n’y a pas de place pour la vengeance », a-t-il ajouté, se déclarant « totalement conscient » que le pays « est à un stade où nous avons besoin de tout le monde sur le pont ».
Le président de la commission Wafuli Chebukato a dénoncé de nombreuses « pressions » et « intimidations ».
« Cela n’a pas été facile », « deux de mes commissaires sont blessés » et des membres du personnel ont été « arbitrairement arrêtés » a-t-il dénoncé avant de proclamer la victoire de William Ruto.
Ces résultats ont toutefois été rejetés, peu avant leur annonce même, par une majorité des membres de ladite Commission électorale (quatre commissaires sur sept), qui ont donné leur propre conférence de presse, dont la vice-présidente Juliana Cherera, qui a dit, depuis un hôtel de Nairobi, ne pas pouvoir « assumer la responsabilité des résultats qui vont être annoncés », en raison du « caractère opaque du processus », tout en appelant les Kényans au « calme ».
Des violences ont cependant éclaté dès lundi soir dans certains quartiers populaires de Nairobi, dont Mathare et Kibera, deux fiefs de M. Odinga, après l’annonce des résultats.
À Kisumu, dans l’ouest, la police a tiré des gaz lacrymogènes face à des manifestants. Cette ville était comme suspendue ces derniers jours en attendant les résultats.
La plupart des commerces étaient restés fermés et l’anxiété montait au sein des résidents, dont la grande majorité espérait fortement une victoire de Raila Odinga.
Il aurait été le premier président pour les Luo, une communauté de l’ouest qui s’est souvent sentie exclue politiquement. Beaucoup voyaient dans cette cinquième candidature son ultime chance.
WIS
Source : RFI