Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, s’est entretenu ce lundi 11 juillet 2022, avec une délégation Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), conduite par son vice-président, chargé du dialogue social, Harouna Toguyeni. Les échanges ont porté sur la mise en œuvre d’un point de revendication de l’Unité d’action syndicale (UAS), à savoir l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans notre pays.
A l’issue de l’audience accordée par le chef du Gouvernement aux représentants du CNPB, c’est le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, qui a fait aux journalistes, un point des échanges, ainsi qu’un rappel historique concernant la revendication autour de l’augmentation du SMIG.
Selon lui, cette revendication est en conformité avec la convention 301 signée au niveau international par notre pays, et qui stipule en ses articles 3 et 4, que chaque Etat qui la ratifie doit procéder (suite à des négociations), sur un intervalle répétitif, à la réévaluation du SMIG, pour l’adapter aux conditions de vie des travailleurs et à l’inflation nationale.
« Dans ce cadre, l’UAS a fait une revendication pour dire d’aller à un montant de 60 000 francs CFA », a précisé M. Bazié. Il a rappelé que le montant actuel du SMIG est fixé à 30 684 francs CFA.
A en croire le ministre, le Burkina Faso, après avoir ratifié la convention, a pris un décret en 2010, indiquant qu’une Commission nationale du SMIG allait être mise en place, pour se conformer à l’esprit de la convention ratifiée. Cependant, depuis la prise du décret, cette Commission n’a pu être mise sur pied, ce qui signifie qu’il n’y a eu aucune rencontre de réévaluation du SMIG.
Le Gouvernement a donc contacté le CNPB et l’UAS pour échanger, parce qu’une réévaluation du SMIG tient compte certes de l’inflation, mais aussi des capacités des différentes entreprises. « On est obligé d’ouvrir un dialogue et poursuivre la négociation pour qu’ensemble, on puisse analyser la situation nationale et voir dans quel sens il faut aller. Le patronat est venu répondre à cet appel. C’est un début », a soutenu le ministre en charge de la Fonction publique.
Il a indiqué que la délégation de la CNPB a demandé un minimum de temps pour réagir, parce qu’ils sont organisés en faîtière. Il faut, a-t-il souligné, qu’ils repartent se concerter et revenir donner une position. Bassolma Bazié s’est dit convaincu que même si la revendication de l’UAS n’arrive pas à être entièrement satisfaite, l’oreille attentive du patronat permettra d’enregistrer une amélioration du SMIG, au vu du contexte que nous traversons actuellement.
Le ministre a salué la disponibilité du patronat qui marque sa volonté de négocier et d’évoluer vers une augmentation du SMIG, en fonction de la situation.
Harouna Toguyeni, vice-président du CNPB, chargé du dialogue social, a salué de son côté, le Gouvernement, pour son esprit de concertation. « Nous avons besoin que les ressources des travailleurs augmentent, pour continuer à booster l’économie », a-t-il déclaré. Selon lui, il y a des propositions sur la table des négociations, aussi bien du Gouvernement, de l’UAS, que du CNPB. Mais, a-t-il noté, pour le moment, les différentes parties n’ont pas pu tomber d’accord sur un montant donné. Les discussions vont donc continuer et il espère qu’un accord sera trouvé très rapidement sur un nouveau SMIG.
DCRP/Primature