La conférence publique du Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT) s’est tenue, le samedi 23 juillet 2022 à Tenkodogo.
Le contexte du Burkina Faso, marqué par des attaques terroristes et l’extrémisme violent, met à mal la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Pour y faire face, le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé une conférence publique, le samedi 23 juillet 2022, à Tenkodogo, sur le thème : « Réconciliation nationale et cohésion sociale dans un contexte d’insécurité au Burkina Faso : quelles contributions des forces vives de la région du Centre-Est ? ». L’objectif principal, selon la ministre en charge de la communication, Valérie Kaboré, est d’offrir un cadre d’échanges sur les approches de solutions, afin de lutter contre l’insécurité et de restaurer un climat de confiance entre les populations, en vue de l’atteinte des objectifs de la Transition. « Ce n’est que par le dialogue que nous pourrons résoudre la majeure partie de nos différends », a-t-elle signifié.
Selon la ministre Kaboré, « cette conférence s’inscrit dans la dynamique de communication de proximité en lien avec le Plan stratégique de la communication de crise (PSCC), élaboré par son département ». Cette conférence publique a été ponctuée par trois communications. La première, axée sur « Quelles valeurs pour une véritable refondation au Burkina Faso ? », a été animée par Dr Boniface Somé, professeur à l’Université Joseph-Ki-Zerbo selon qui, pour une vraie refondation, chaque citoyen doit incarner des valeurs, telles que l’honnêteté, l’amour du travail et du prochain, l’altruisme, le respect des ainés, etc. Pour M. Somé, la refondation exige que les valeurs au sein de l’Etat soient une propriété impersonnelle. La deuxième communication, présentée par Marcelin Ouédraogo, doctorant en économie et enseignant à l’ENAREF, s’est articulée autour du thème : « Etat des lieux et perspectives dans le processus de réconciliation nationale au Burkina Faso ». Il existe six besoins de réconciliation, qui sont la réconciliation socio-politique, qui concerne les acteurs politiques, celle socio-communautaire, qui regroupe les conflits entre agriculteurs et éleveurs, fonciers, interreligieux, inter-ethniques, coutumiers, la réconciliation sécuritaire, qui concerne les conflits entre FDS et personnes armées non identifiées, populations et FDS, etc. M. Ouédraogo a aussi énuméré la réconciliation économique et financière, celle administrative, liée aux sanctions abusives et arbitraires dans l’administration et la réconciliation citoyenne, qui fait allusion aux frustrations ressenties par certains citoyens à travers la gestion des projets et programmes. La troisième et dernière thématique, dispensée par Dr Pascaline Coulibaly, sociologue et chargée de missions au ministère chargé de la Cohésion sociale, a porté sur « Rôle et responsabilités des forces vives de la région du Centre-Est dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale ». Il est ressorti que les leaders communautaires et les autorités locales doivent promouvoir le dialogue social, rechercher des solutions au défi sécuritaire et pacifier le discours politique. L’Etat doit, selon la communicatrice, les former à la prévention et la gestion des conflits.
Reconquérir le territoire national
A l’issue des communications, certains participants ont soumis des préoccupations aux ministres et aux communicateurs. Ils ont aussi apporté leurs contributions afin que la réconciliation nationale, tant prônée par le gouvernement, soit une réussite.
A la question est-ce que les autorités de la Transition sont plus préoccupées par les élections que par la lutte contre l’insécurité, le ministre d’Etat auprès de la présidence du Faso, chargé de la Cohésion sociale et de la Réconciliation nationale, Yéro Boly, a indiqué que l’objectif de la Transition est de reconquérir le territoire national. « L’armée continue son travail de façon soutenue », a-t-il dit. Aussi, un compromis dynamique a été trouvé entre le gouvernement et les responsables de la CEDEAO, indiquant que le retour à la sécurité est un préalable à l’organisation des élections, a ajouté le ministre Boly. Sur la rencontre entre les anciens chefs d’Etat burkinabè, la MCCAT, Valérie Kaboré, a indiqué que Blaise Compaoré est venu, en tant qu’ancien chef d’Etat, apporter sa part contributive à la situation nationale. A cette occasion, le ministre Boly a dévoilé le schéma de conduite du processus de la réconciliation nationale. Il s’agira de mettre en œuvre le plan d’actions des stratégies qui seront élaborées, à savoir la stratégie nationale de cohésion sociale, de lutte contre l’extrémisme violent et de la réconciliation nationale. Selon lui, il sera aussi question de la mise en œuvre des Comités locaux de dialogue (CLD) pour la restauration de la paix, qui vise à encourager le dialogue endogène dans toutes les provinces où cela est possible, en vue de construire la paix.
Noufou SAWADOGO
Sabrina MALKA (Stagiaire)