Après une dizaine de jours passés à Kongoussi, le convoi de ravitaillement de Djibo a bougé dans la matinée du vendredi 15 juillet 2022. Malheureusement, les populations de Bourzanga et Djibo vont devoir encore patienter. Déjà, certaines denrées comme l’huile, le riz et bien d’autres produits étaient en manque à Djibo.

Le convoi alimentaire dans sa progression vers Djibo a commencé à se heurter à des obstacles à une vingtaine de kilomètres de Kongoussi, selon un témoin qui s’est confié à Minute.bf.

Le premier arrêt forcé du convoi a été non loin de la déviation qui mène à Rollo, selon notre témoin. Là-bas, un véhicule des Forces de défense et de sécurité (FDS) a sauté sur un engin explosif faisant des blessés. L’aéronef qui survolait le convoi a prêté main forte aux blessés. La deuxième mine a été détectée à moins de 10 kilomètres de la première. Cette mine a été détruite par les FDS sans incident, confie un autre témoin à Minute.bf. En voulant contourner le cratère causé par la mine et rejoindre la route, un camion remorque s’est renversé et un autre suspendu en voulant emprunter la route nationale. Pas de temps à perdre car le convoi doit poursuivre sa route. Le contenu des deux camions a été incendié au risque de ne pas le laisser aux terroristes.

Le convoi toujours dans sa progression a retrouvé un engin triporteur communément appelé « tricycle » non loin du village de Woussé. Il s’agit d’un cas suspect. Un tir dirigé contre l’engin le fait exploser dans un nuage de poussière. Il était donc miné. Le convoi n’ira pas loin car sa progression sera stoppée à la sortie de Woussé parce que les hommes armés ont mis hors d’usage le pont en le sautant à la mine. Une partie du pont était déjà hors usage causé par l’explosion d’une mine des hommes armés il y a plusieurs mois. Il est donc désormais impossible à traverser.Malheureusement il est également impossible de contourner sans s’enfoncer dans la boue ou dans l’eau en cette saison de pluies. La seule option était alors de rebrousser chemin en attendant que des mesures palliatives soient trouvées.

Le calvaire de certains voyageurs

Originaires de Djibo, certains voyageurs du convoi de ravitaillement on quitté leur ville depuis une vingtaine de jours.

Selon les informations qu’ils ont reçues, ils devaient aller faire le plein de marchandises à Ouagadougou et revenir faire la Tabaski chez eux à Djibo. Un programme qui n’a pas été tenu au vu des récents développements de la situation.«Ça fait dix huit jours que nous avons quitté Djibo. Comme on a dit qu’on va replier tôt, nous avons mis le maximum de nos économies dans l’achat des marchandises. Malheureusement on n’a pas pu bouger avant la fête de Tabaski et ça fait près de deux semaines que nous sommes ici à Kongoussi. Nous n’avons plus d’argent, pire, aucun réseau téléphonique n’est fonctionnel à Djibo ces deux jours. Donc nous n’avons aucun moyen de demander du soutien auprès de nos proches. Nous nous demandons ce qu’on deviendra surtout que le convoi a rebroussé chemin ce soir », s’interroge un voyageur. La situation sécuritaire s’est fortement dégradée ces derniers mois.

Plusieurs localités ont été vidées à cause de la multiplication des attaques terroristes.

Minute.bf

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