Lai Xiaomin, ancien patron du fonds d’investissement China Huarong, a été exécuté vendredi matin par la justice. Il était accusé d’avoir touché pour plus de 215 millions d’euros de pots-de-vin. Une sentence parmi tant d’autres à l’encontre des fortunés chinois, et qui révèle le contrôle absolu du politique sur la classe dirigeante de l’économie.
Le média chinois People’s Daily a annoncé le 29 janvier l’exécution de Lai Xiaomin, un haut dirigeant économique à la tête du groupe China Huarong Asset Management. La justice de Tianjin l’a accusé d’avoir obtenu 215 millions d’euros de pots-de-vin. Il était également accusé d’avoir tenté d’obtenir 13 millions d’euros supplémentaires, ainsi que d’un détournement de fonds public de 3,1 millions d’euros. La cour l’avait aussi reconnu coupable de polygamie, indiquant qu’il avait eu d’autres femmes hors du cadre du mariage et des enfants illégitimes.
Lai Xiaomin avait été condamné à mort le 5 janvier, ses actes jugés d’«extrêmement graves et malveillantes» par le tribunal de la municipalité de Tianjin, sous les ordres de la Cour populaire suprême de Chine. Lai Xiaomin qui avait auparavant travaillé à la banque centrale et pour le gendarme des banques, assurait ne pas avoir «dépensé un seul centime».
«Je n’ai pas osé dépenser» l’argent, affirmait-il. Des images avaient également montré des voitures de luxe et des lingots d’or que l’accusé aurait acceptés comme pots-de-vin.
Le groupe de Lai Xiaomin, China Huarong Asset Management est l’un des plus grands gestionnaires en Chine de créances douteuses (c’est-à-dire présentant une grande probabilité de non-remboursement).
En Chine, les hauts dirigeants économiques sont appelés à «s’unir autour du parti communiste», selon les termes du président Xi Jinping en septembre 2020.
En 2012, la Chine a lancé une vaste campagne anti-corruption après l’arrivée du président Xi Jinping à la tête du parti communiste chinois (PCC). A ce jour, plus d’un million de cadres du PCC ont été sanctionnés. Amnesty International soutient que des milliers de prisonniers de droit commun sont exécutés chaque année dans le pays. En fin d’année 2020, les médias internationaux s’affolaient autour de la disparition du milliardaire Jack Ma, suite à des propos critiques qu’il a tenus sur la politique économique de Pékin. Il est réapparu plus de 2 mois après.
Ces derniers mois, plusieurs acteurs de l’économie chinoise ont été sanctionnés ou condamnés, parfois avec leurs familles, pour avoir mené des activités jugées contraires au régime. Guo Wengui, homme d’affaires ayant fui la Chine, avait affirmé que « pour tous les milliardaires Chinois il n’y a que deux options : la prison ou la mort ». Les multiples condamnations et arrestations interviennent alors que le comité central du PCC a décidé de renforcer la présence du parti dans les entreprises chinoises et les firmes étrangères.
Source : AFP