Le Réseau des femmes de foi pour la paix au Burkina au Burkina Faso (REFFOP-BF), présidé par Mme Habibou Ouattara/ Ouédraogo a organisé du les 29 et 30 décembre 2020 à RAN Hôtel Somkièta de Ouagadougou, un atelier sur le : «renforcement des membres du REFFOP en prévention et résolution des conflits». La cérémonie d’ouverture a été préside par M. Sougourounoma Henri Kaboré Conseiller technique de la Consolidation de la paix, représentant du Directeur pays d’OXFAM et en présence du Secrétaire Exécutif du Conseil Interreligieux Pour la Paix au Burkina Faso (CIRP). Une cinquantaine de femmes et d’hommes de toutes confessions religieuses ont pris part à l’atelier de formation.
La liberté religieuse rime avec la tolérance et la communication permanente entre les différents membres. Le Réseau des femmes de foi pour la paix au Burkina au Burkina Faso (REFFOP-BF), qui poursuit cet idéal, fait de la formation permanente de ses membres un créneau pour consolider la paix sociale. Ainsi la Présidente du REFFOP-BF Mme Habibou Ouattara, dans son discours d’ouverture de l’atelier de rappeler cette pensée de Nelson Mandela : «Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres».
Et de citer encore Anna Gavalda, Professeur et Écrivain française : «Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences».
Cependant la complexité de la liberté religieuse nécessite la compréhension mutuelle par la communication permanente, le respect et la modération dans le langage. C’est le principal but poursuivi par le Réseau des Femmes de Foi pour la Paix au Burkina Faso (REFFOP-BF) que préside Mme Habibou Ouattara/ Ouédraogo. Car il regroupe en son sein des femmes croyantes des principales confessions religieuses du Burkina Faso: les Catholiques, les Musulmans et les Protestants.
La cinquantaine des participants de l’atelier sont essentiellement issu des différentes croyances qui veulent mutualiser les efforts pour contribuer à la cohésion sociale, la gestion et la prévention des conflits au Burkina. Et pour plus d’efficacité sur le terrain des formations appropriées sont indispensable pour les membres. D’où l’intérêt de l’atelier de deux jours qui s’est focalisé sur plusieurs modules notamment : le contrat social, la notion du conflit, les principes de la communication non violente, les outils de gestion des conflits, la gestion des conflits par la communication non violente etc. Cet atelier a été une opportunité pour les membres du REFFOP-B et ses partenaires de s’enrichir de connaissances et de compétences spécifiques pour faire face aux objectifs poursuivis et surtout d’être à l’avant-garde de la prévention et la gestion des conflits dans la communauté.
La présidente Habibou Ouattara / Ouédraogo a invités les participants à l’assiduité et à la participation, pour tirer profit de la formation et être des ambassadrices et ambassadeurs de la paix dans leurs communautés de base.
Dans cette quête de la paix et de la cohésion sociale, le REFFOP-B est accompagné techniquement et financièrement par l’ONG Oxfam-Burkina.
T. ZOUNGRANA
ENCADRE
A l’issu de la formation des participantes et participant se sont exprimés sur les modules enseignés et le rôle qu’ils joueront désormais au sein de la communauté pour la cohésion sociale à travers la communication non violente.
Mme Habibou Ouattara/ Ouédraogo, présidente du REFFOP-BF
« L’atelier se porte sur le renforcement des capacités des femmes en communication non violente. L’objectif est d’inculqué aux femmes des connaissances pratiques en matière de résolutions des conflits au sein de leurs communautés.
L’approche impliquant les femmes dans la résolution des conflits est une nouveauté au sein de nos sociétés, certes mais nous voulons œuvrer à briser les pesanteurs socioculturels en la matière. Raison pour laquelle nous mettons l’accent sur la formation de nos membres pour les aguerrir à faire face à tous les obstacles cultures.
Donc, elles doivent briser la timidité et communiquer efficacement avec courtoisie, respect avec son environnement dans l’esprit de la quête de la cohésion sociale. En d’autres termes nous miserons sur le plaidoyer. C’est dans ce sens que nous avons l’accompagnement de notre partenaire OXFAM au Burkina qui ne menace aucun effort pour nous appuyer dans les formations de la gestion des conflits. En tant que regroupement des femmes de différentes confessions religieuses, nos actions sur le terrain priorisent la communication.
Je profite apprécier positivement notre partenariat avec OXFAM au Burkina. Malheureusement avec la situation sécuritaire et la COVID-19 nos activés ont pris en coup de frein. Toutefois j’espère qu’en 2021, nous aurons plus la confiance d’OXFAM qui va nous accompagner techniquement et financièrement pour atteindre des objectifs plus nobles au profit des communautés.
D’ailleurs au Burkina il y a déjà l’Observatoire national des faits religieux qui veille dans la gestion de ces conflits. Le REFFOP-Burkina, travaillera en partenariat avec cet Observatoire, le WANEB et bien d’autres structures afin que nous conjuguions nos efforts pour éradiquer les conflits. Nous n’allons pas réinventer la roue, mais nous jouerons notre partition dans la résolution des conflits au Burkina ».
Mme Fatou Somé/ Sow de l’Association pour la Tolérance Religieuse et le Dialogue Interreligieux (ATRDI)
«Au cours des deux jours de formation nous avons pu assimiler les technique, méthodes et approches appropriées pour gérer un conflit. Le REFFOP-Burkina, a choisi l’approche de la communication non violente qui valorise les valeurs intrinsèques des différents partis. Ces valeurs s’articulent autour de la considération, le respect, de communication. Nécessairement accepter se parler est déjà une amorce vers la compréhension mutuelle et la réconciliation. En tant que femme de foi, le travail que nous devons faire est de valoriser la communication non violente. Dans nos communautés il y a des conflits qui naissent par le comportement de chaque individu. Donc, nous travaillerons à modérer nos langages avec notre entourage, pour consolider les bonnes manières du vivre ensemble.
Effectivement, dans un passé récent, les femmes ne s’ingéraient dans la gestion des conflits dans la communauté. Les mentalités ont évolué, et en tant que femme de foi, nous travaillerons à sensibiliser les hommes, pour qu’ils comprennent que toute contribution pour quête de la paix dansa société n’est pas de trop. Car la paix durable exige l’implication de chacune, de chacun et de tous ».
M. Moré Nacoulma du Conseil Interreligieux pour la Paix au Burkina Faso (CIRP-BF) «C’est atelier était le bienvenu pour nous, car il est en parfait adéquation avec les objectifs du CIRP-BF. Etant donné que l’objectif global du CIRP-BF est la quête de la paix. Cet atelier a mis l’accent sur la communication non violente et la gestion des conflits. Nous avons appris comment s’adresser à l’autre sans l’offenser soit par les mots que nous utilisons ou par le comportement. Envers cette personne. Il y a aussi la technique de gestion des conflits ouverts ou non ouverts. Quand on est médiateur et on doit gérer un conflit, il faut d’abord chercher à comprendre les causes du conflit. Ainsi il faut écouter les acteurs, et être impartial. A partir de maintenant je suis outillé pour avoir une bonne attitude face à un conflit et surtout pour être un ambassadeur de la paix ».
Mme Louise Tapsoba de la Conférence épiscopale Burkina-Niger (CEBN)
«Le centre d’intérêt de cet atelier qui a retenu mon attention est la gestion des conflits à travers la communication. Avec les connaissances acquises nous seront des relais au sein de nos communautés pour faire passer le message de paix, la tolérance et l’usage de la communication non violente. Notre contribution dans la résolution des conflits sera axée sur le plaidoyer ; Ainsi nous sensibiliserons nos époux à nous accompagner dans notre engagement. La paix a toujours été bénéfique à tous, et chacun peut apporter sa pierre de contribution pour bâtir la paix».
Mme Kadidia Béogo de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB) «Cet atelier nous a beaucoup appris en matière de gestion des conflits. Nous avons appris que par le biais de la communication non violente nous pouvons valoriser nos rapports sociaux avec notre communauté. La gestion des conflits nécessite aussi que nous captons notre attention à l’écoute des uns et des autres. Contrôler notre langage, notre comportement peuvent faire germer la paix et la cohésion sociale dans notre communauté.
Avec tout ce que nous avons appris à travers les différents modules, il va sans dire que cela nous impose un changement de comportement positif vis-à-vis de nos semblables. Nous partagerons à notre tour les notions acquises autour de nous. Aujourd’hui, il y a un autre regard sur la femme. Les mentalités ont évolué. Ainsi nous avons aussi notre place pour apporter notre contribution dans la recherche de la paix.
Le respect, la communication et la considération de l’autre sont des valeurs positives indispensables à la cohésion sociale».
Mme Elisabeth Somé / Lengani de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques (FEME)
«Les modules enseignés au cours de l’atelier m’ont beaucoup épaté. Dans nos familles, dans nos communautés il y a toujours des conflits qu’il faut gérer. Donc, s’approprier des techniques et méthodes de résolutions de conflits pour y faire face est un atout. Nous avons appris que la communication non violente est source de respect, de considération et d’attention envers son semblable. Ce que j’apporterais à ma communauté à l’issu de cette formation, est qu’à moi propre niveau d’abord il y aura un changement de comportement. Ensuite je partagerais les connaissances acquises à travers la sensibilisation au sein de ma communauté. Je suis apte à jouer le rôle de médiation car je serais impartial, L’écoute, le respect, la communication sont des valeurs cardiale qui entretient la paix sociale. Donc, nous voulons le soutien de tous, dans toutes les actions que nous entreprendrons ».
Mme Sandrine Bado du REFFOP-BF
« La communication est indispensable dans tous les milieux. C’est d’ailleurs le fondement des rapports humains. En recevant cette formation, un changement s’est opéré envers nous-même. Désormais, nous attacherons du prix à l’écoute mutuelle, au respect et la considération de l’autre. La communication non violente est une force sûre dans la consolidation de la cohésion sociale. Nous travaillerons dans nos communautés pour apporter le changement par le biais du plaidoyer. Nous sensibiliserons les femmes de même que les hommes. ; En tant que femme de foi, nous sommes engagés pour la paix et la cohésion sociale ».
Propos recueillis par TZ