Une tribune de Jutta Urpilainen, Commissaire européenne pour les Partenariats internationaux sur le partenariat vert entre l’Afrique et l’Europe à l’occasion de la journée climatique de ce vendredi 23 octobre.
Ces derniers mois, le monde tel que nous le connaissons a changé d’une manière inimaginable il y a encore un an. Cependant, même avant que la pandémie ne se déclare, la voie vers un avenir durable était menacée.
Nous étions déjà confrontés à des problèmes liés à l’urgence climatique, à la perte de biodiversité et à la pollution. Il fallait agir pour réconcilier la planète avec l’économie. L’Union européenne a franchi une étape décisive avec le lancement du pacte vert pour l’Europe. De la manière dont nous produisons à celle dont nous consommons, le pacte vert est une stratégie de croissance ambitieuse pour relever les énormes défis climatiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Notre réussite dépendra de notre collaboration avec les pays partenaires à l’échelle de la planète, dans le cadre de partenariats internationaux, notamment des accords commerciaux et des initiatives écologiques. Pour cela, nous avons besoin d’alliés et de partenariats.
Un partenariat essentiel est celui qui nous unit avec notre voisin le plus proche, notre continent jumeau et notre partenaire naturel: l’Afrique. L’UE et l’Afrique doivent faire le choix d’un avenir moins pollué par le carbone, efficace dans l’utilisation des ressources et résilient face aux changements climatiques pour pouvoir atteindre les objectifs de développement durable. Nous pouvons y parvenir grâce à un partenariat international solide, doté d’objectifs ambitieux. Cela signifie qu’il faut proposer des solutions intégrées pour lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement et qui tiennent compte des aspects économiques et sociaux.
Notre attention doit se porter sur la réalisation de progrès rapides dans des domaines présentant un grand potentiel pour nos deux continents: des systèmes énergétiques et alimentaires durables, la protection de la biodiversité par la restauration des écosystèmes, la lutte contre le trafic d’animaux sauvages et la gestion durable des forêts, des terres et des zones protégées. C’est ce que nous faisons par exemple en soutenant au Burkina Faso le développement de l’énergie solaire avec la centrale de Zatgouli.
Une chose est sûre, la transition verte nécessitera de très gros investissements. Les fonds publics ne suffiront pas à eux seuls. C’est pourquoi l’UE réduit les risques liés aux investissements pour encourager le secteur privé en Afrique à participer et à soutenir une transition verte pour tous.
Alors que le monde est confronté à une pandémie mondiale et à ses conséquences, un partenariat vert stratégique entre l’Afrique et l’Europe sera essentiel dans les années à venir. L’UE collaborera avec le Burkina Faso et soutiendra ses efforts en vue d’une transition verte qui rendra les économies pérennes et qui profitera à tous. En travaillant ensemble dans leur intérêt mutuel, l’Afrique et l’Europe peuvent « reconstruire en mieux », en bâtissant un monde plus vert, plus durable et plus inclusif pour tous.
Jutta Urpilainen
Commissaire européenne pour les Partenariats internationaux