Toute épreuve comporte sa part d’opportunité pour un peuple. Au Burkina celle de la maladie à Coronavirus a affecté des pans entiers de l’économie nationale et coupé le pays du reste du monde et du coup, des touristes étrangers, principaux visiteurs des sites.
Ce coup de mou a donné un véritable sens à la politique gouvernementale de promotion du tourisme qui peine à se développer. En dépit des immenses potentialités touristiques, le secteur n’a contribué, en 2017, qu’à hauteur de 2,6% à la formation du PIB contre 2, 9%, en 2015. Pendant ce temps, le PIB mondial du tourisme était de l’ordre de 10%. Alors que le monde enregistrait 1 403 millions de touristes et l’Afrique, plus de 67 millions en 2018, au Burkina Faso, les établissements touristiques et hôteliers à la même période enregistraient 540 390 arrivées de touristes. Ces chiffres, très révélateurs, ont amené le Gouvernement à miser sur le tourisme interne pour booster le secteur. Très tôt, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme Abdoul Karim SANGO a relancé le programme : « Connais-tu ton beau pays ? ». Il a ensuite renforcé et dynamisé le partenariat avec l’Association professionnelle des hôteliers et restaurateurs du Burkina (APHRB), qui a consenti une réduction de 25% des tarifs durant la période des vacances dans les 13 régions du Burkina Faso.
Le gouvernement pour sa part, a concédé une réduction de 18 à 10% de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour encourager la fréquentation des hôtels et restaurants, tout en s’engageant à prendre en charge 70 % des charges salariales des entreprises touristiques, affectées par la Pandémie du Coronavirus.
Le ministère en charge du Tourisme, dans une logique de pédagogie, a réalisé une randonnée touristique, du 9 au 21 août 2020. Tour à tour, il s’est rendu dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, du Centre-Ouest et du Centre-Est pour visiter des sites touristiques de grande importance. Partout où il est passé, le ministre SANGO a salué et encouragé les gestionnaires des sites pour leur contribution au rayonnement de la culture burkinabè. A l’occasion, il a invité ses compatriotes à découvrir les immenses richesses touristiques et historiques du Burkina Faso. Pour le ministre Abdoul Karim Sango ce type d’activité aide à connaître, ses origines et son histoire. Et Jospeh Ki-Zerbo disait d’ailleurs : « Sans identité, l’homme est un objet de l’histoire, un instrument utilisé par les autres, un ustensile ».
L’appel du gouvernement a été entendu, cette année particulièrement. De nombreuses personnes, et visiteurs locaux ont pris d’assaut des sites touristiques à travers le pays. Grâce à la magie du réseau social Facebook, l’on a constaté que des concitoyens de toutes les catégories sociales et de tous les âges ont adhéré à la campagne « connais-tu ton beau pays ?». Si la tendance se poursuit, la fréquentation des sites va toujours augmenter, explosant les chiffres records du tourisme interne de l’an dernier, avec 427 571 visiteurs locaux. On ose aussi croire que l’élan national va contribuer à limiter les pertes d’un secteur qui, à lui seul, avait permis de mobiliser plus de 56 milliards de F CFA de recettes au titre de l’année 2019.
Mais, il revient aux promoteurs touristiques, parallèlement aux initiatives du gouvernement, de développer des stratégies pour rendre plus attractifs leurs services, à travers le savoir-faire et le savoir-être des acteurs intervenant dans la chaîne. C’est la meilleure façon d’entretenir la flamme du tourisme chez les nationaux qui, pour la plupart, découvrent pour la première fois ce loisir.
C’est en synergie, que Gouvernement et acteurs de la chaîne du tourisme, parviendront à « infrastructurer » le secteur touristique, pour créer une industrie toute aussi compétitive que les mines, par sa création d’emplois et de richesses matérielles et immatérielles.
Il s’agit à terme, de faire du Burkina Faso, une destination touristique incontournable, et porteuse de croissance économique.
Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme