La Fête de l’Europe a été célébrée comme chaque année le 09 mai, mais cette année sans ferveur, car le coronavirus et son corollaire de confinement a contraint cette célébration dans la sobriété à travers le monde. Néanmoins nous vous proposons de cette tribune de Jeanne Françoise Hutin, présidente de la maison de l’Europe de Rennes et Michel Dorin consul de Pologne en France, qui nous rappelle l’historique et l’évolution de l’Europe.
Chers amis de l’Europe,
Nous y sommes : 9 mai 2020, exactement 70 ans après la déclaration de notre Ministre des Affaires Étrangères de l’époque, Robert Schuman, déclaration considérée comme constitutive de la création de ce que nous appelons aujourd’hui l’Union européenne. Et, en ce jour nous célébrons ce que nous avons coutume d’appeler la « Fête de l’Europe ».
Quelle signification peut donc avoir cet anniversaire aujourd’hui ?
Très certainement, la reconnaissance que nous devons dédier à ces
visionnaires, mais aussi hommes de réflexion, et enfin hommes d’action. En construisant cet ensemble, vraiment improbable, il y a simplement trois générations, ils ont fait de l’Europe un espace de prospérité et de paix dont nous bénéficions tous à ce jour.
Mais, en nous léguant l’esprit de leur réflexion et le fruit de leurs
travaux, ils nous demandent d’aller de l’avant : à nous d’avoir la volonté de persévérer, de ne pas nous contenter des acquis économiques et sociaux que nous connaissons.
La voix est déjà tracée : Robert Schuman lui-même après nous avoir rappelé que la création de la CECA est un acte hardi (pour ne pas dire insensé, à l’époque), déclare que celle-ci « réalisera les premières assises concrètes d’une Fédération européenne ».
Nous en sommes encore loin : les difficultés qu’ont nos gouvernants de chaque pays européen pour se mettre d’accor
d entre eux, dans des domaines qui sont pourtant primordiaux (social, santé, migration, coopération, et bien d’autres…) freinent le parachèvement de cette grande construction. Et pourtant, nous aurons à le faire, si ce n’est pour nous, du moins pour les générations qui viendront. Une fédération européenne sera un aboutissement : cela prendra très certainement une ou deux générations, mais nous y arriverons, car, à l’image des craintes de 1950 qui faisaient redouter la guerre avec des puissances extérieures, nous avons à prendre conscience que chacun de nos pays sans Europe se résumera à un nain sur l’échiquier politique et économique, face à des grandes puissances émergentes, et au repli de certains qui furent nos alliés.
70 ans après, nous n’avons qu’un seul mot à dire : « Merci ». Ce que vous avez fait était impensable et vous l’avez réussi ! Et si nous voulons bien nous rappeler Victor Hugo qui proclamait : « les utopies d’aujourd’hui sont les réalités de demain », soyons donc utopistes, comme vous l’avez été ! Et en cela vos dignes successeurs.
A tous et toutes : Bonne fête de l’Europe !
Jeanne Françoise Hutin / Michel Dorin