A travers ce communiqué, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), invite le gouvernement à agir pour alléger les conditions de vie quotidienne des populations, mais aussi fait des propositions allant dans ce sens.
Les jours passent et le coronavirus continue de faire ses victimes dans notre pays le Burkina Faso. Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) s’inquiète de cette situation et dénonce le laxisme et l’amateurisme du gouvernement face à cette pandémie.
Le CDP souhaite un prompt rétablissement à tous les malades et présente ses condoléances attristées aux familles endeuillées par cette maladie.
Notre parti, le CDP, reste solidaire avec le personnel de la santé pour lui apporter ses encouragements pour le travail réalisé sans ménagement et le féliciter pour son abnégation face à cette pandémie. Il réitère son soutien au Syndicat des agents de la santé dans leur lutte, et leurs revendications pour avoir des équipements adéquats et de meilleures conditions de travail et de vie.
Le gouvernement burkinabè a pris certes des mesures pour contrer la propagation du COVID-19 dans notre pays. Ces mesures sont entre autres, la mise en quarantaine des villes où il y a des cas de malades du Coronavirus, la fermeture des marchés et yaars, l’instauration du couvre-feu etc.
Ces mesures, si elles sont à saluer, ne sont cependant pas accompagnées de dispositifs d’allègement des conditions de vie quotidienne des populations encore moins de mesures de relance de l’économie post crise sanitaire.
Pour ce faire, le CDP préconise que le Gouvernement adopte un plan incisif pour soutenir les agents de la santé, soulager les populations et accompagner les investisseurs.
Ainsi, nous recommandons au gouvernement de créer un fond d’indemnisation spéciale au profit du personnel de la santé affecté à la prise en charge des malades atteints du COVID-19. Cette indemnisation souhaitée doit s’étendre à la prise en charge totale des familles du personnel soignant décédé du coronavirus.
Le gouvernement devrait soutenir les coopératives de fabriques de savons à base de matières premières locales telles les associations de femmes en achetant toute leur production pour une distribution gratuite aux populations les plus démunies.
Le CDP propose une production immédiate par les fabriques pharmaceutiques burkinabè et des pays associés de l’Apivirine et de la chloroquine en quantité suffisante pour le traitement et la constitution de stock de sécurité prudentielle et préventive en attendant la décision finale du comité scientifique en charge de leur approbation.
En ce qui concerne les commerçants des marchés et yaars, le secteur informel et les petites et moyennes entreprises, le CDP exige du gouvernement :
- La suspension de leurs impôts et taxes en raison des difficultés inhérentes aux mesures du gouvernement et liées à la pratique de leurs activités.
- L’annulation de leurs frais de loyers durant la crise sanitaire.
- L’annulation de leurs frais d’électricité et d’eau pour la même période. Cette dernière mesure devrait s’appliquer à tous les ménages disposant des branchements électriques et de la déserte en eau potable pour la même durée de la crise sanitaire.
- La suspension, sous condition de la garantie de l’Etat, des remboursements des prêts contractés par ces commerçants auprès des banques et autres établissements financiers pour la période couvrant les mesures d’urgence sanitaire, décrétée par le gouvernement, plus un mois pour la reprise des activités commerciales.
- Le dédommagement financier des vendeuses et vendeurs de marchandises périssables pour le préjudice subit des stocks périmés en raison de la fermeture des marchés et yaars.
Afin de financer ces dépenses, Le CDP recommande au gouvernement un préfinancement par la caisse de sécurité social (CNSS) par l’usage de ses fonds dormants pour la dotation en matériel nécessaire au personnel de la santé pour la prise en charge des malades. Ce matériel doit être déployé dans les centres hospitaliers universitaires, régionaux et dans les centres médicaux. Au besoin, proroger la date de la construction de la nouvelle Assemblée Nationale, et affecter une partie des fonds déjà collectés à l’urgence sanitaire.
Le financement des indemnités et autres dédommagements se fera par fonds propres de l’Etat.
Par ailleurs, il est du devoir de l’Etat de négocier avec les partenaires financiers et autres banques pour octroyer des prêts au profit desdits commerçants et des PME à un taux qui n’excèdera pas 5% pour la relance de l’économie à la fin de la pandémie.
En outre, le CDP recommande la protection sanitaire pour toutes les personnes privées de liberté. En accord avec les recommandations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le CDP recommande que le gouvernement prenne des mesures pour éviter l’expansion de la pandémie en milieu carcéral par une réduction de la population qui y réside. Pour ce faire, le CDP souhaite que le gouvernement Burkinabé, à l’instar du Sénégal et du Niger, mette en œuvre un programme de libération anticipé, provisoire ou définitive des détenus civils et militaires à faibles risques, à examiner tous les cas de détention provisoire, à étendre le recours à la libération sous caution pour tous les cas, sauf les détenus à haut risque de récidive.
Ces mesures sont nécessaires pour l’équilibre économique et social des populations du Burkina Faso et pour la relance future de l’économie nationale.
Le CDP invite les populations à toujours respecter les mesures gouvernementales, à intégrer et à adopter les gestes simples pour contrer la propagation du virus. Ensemble, nous viendrons à bout de cette pandémie.
Vive le Burkina Faso,
Démocratie-Progrès-Justice
Ouagadougou, le 31 mars 2020
Pour le bureau national
Le Secrétariat à la Communication et à l’Information