Le 5 mars 2020, nous apprenons que le premier ministre français Édouard Philippe a le signé le décret d’extradition de François Compaoré, mis en cause dans l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo.
Après tant d’années de combat du peuple burkinabè et d’associations internationales, comme notre réseau, et de multiples manœuvres dilatoires de la défense qui n’a cessé d’exprimer son mépris pour la justice burkinabè, cette décision marque donc une victoire de la justice.
Cette signature marque la volonté politique du gouvernement d’appliquer les décisions de justice.
Pour autant, les avocats de François Compaoré ont annoncé qu’ils allaient engager un recours auprès du Conseil d’État, ce qui devrait, selon les commentateurs, durer un an. Ils projettent même saisir la Cour Européenne de Justice au cas où ils n’obtiendraient pas gain de cause.
Durant ce délai, toutes les précautions doivent maintenant être prises pour empêcher François Compaoré de s’enfuir. Dans ces conditions, nous exhortons les autorités françaises à incarcérer François Compaoré ou à le mettre en résidence surveillée.
Cette décision fait suite à une promesse du Président français faite lors de son passage au Burkina le 28 novembre 2017. Emmanuel avait, ce jour-là, proclamé concernant l’assassinat de Thomas Sankara, « J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, … couvertes par le secret national soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè ». Nous réitérons notre demande qu’il honore sa promesse sans restriction.
Fait le 7 mars 2020 à Ouagadougou, Bamako, Dakar, Grande Canarie, Turin, Bobo Dioulasso, Paris, Bruxelles, Liège, Ajaccio, Montpellier, Marseille, Toulouse
Le réseau international justice pour Sankara justice pour l’Afrique