Le sommet tant attendu de Pau en France, sur invitation impérative du Président de la République Française, a effectivement eu lieu effectivement le 13 janvier 2020 et à l’issu de leur rencontre, les Chefs d’État ont rendu publique une déclaration qui confirme cette évidence : le populisme, la démagogie, la gouvernance par la rue et le mensonge ne tiennent jamais face à la réalité politique et au vrai rapport de force.
Dans notre communication du 5 décembre 2019 sur le sujet, nous avions déjà insisté sur le fait que les Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel n’avaient aucune marge de manœuvre et que la seule raison d’être de ce sommet à six (6) était de faire cesser les agitations populistes anti-françaises orchestrées par les pantins politiques au service des régimes en place dans les pays concernés. Et la déclaration du sommet de Pau nous donne raison.
En effet, le premier point important de ladite déclaration précise clairement que : « Les Chefs d’État du G5 Sahel ont exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel, et ont plaidé pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés. Ils ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par les États-Unis et ont exprimé le souhait de sa continuité ».
C’est bien ce que nous avions souligné le 5 décembre 2019. Les Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel n’avaient guère de choix si ce n’est celui de la mort de leurs régimes respectifs. Par ce paragraphe, les Présidents du G5 Sahel ont publiquement et ouvertement désavoué leurs ouailles qui, par des prises de paroles irresponsables et des slogans populistes et démagogiques, tentaient de faire porter à la France la responsabilité de l’échec des gouvernants et de leur incapacité à répondre aux aspirations de leurs peuples.
L’autre décision importante de ce sommet de Pau est la mise sur pieds d’un nouveau cadre de coopération baptisé « Coalition pour le Sahel » qui, de par les grandes orientations à elle fixées, nous fait craindre un enlisement de la situation sur le terrain et pour cause :
Le premier domaine d’intervention prioritaire et probablement le seul qui connaitra une concrétisation rapide est le combat contre le terrorisme. La zone de concentration des efforts militaires sera la région des trois (3) frontières sous le commandement conjoint de la Force Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel, en ciblant en priorité l’EIGS (État Islamique au Grand Sahel).
En faisant le choix clair de l’option du “tout militaire“, nos Chefs d’État ont accepté que la gestion opérationnelle de cette lutte contre le terrorisme continue de leur échapper puisqu’aucune de nos armées n’a ni l’équipement, ni la formation adéquats, pour faire face seule à cet ennemi inconnu mais facilement identifiable.
Il convient, une fois encore, de rappeler que nous ne minimisons en aucune manière la nécessité d’une lutte armée contre le terrorisme. Nous sommes tous simplement convaincus, que la priorisation à outrance de l’aspect militaire de ce fléau, nous fait perdre de vue les autres aspects tout aussi importants voire plus.
Le deuxième domaine d’intervention de cette Coalition pour le Sahel est le renforcement des capacités militaires des États de la région. Contrairement à ce qui était souhaité, les présidents des pays membres du G5 Sahel n’ont pu initier la relecture ou la renégociation de véritables accords de coopération et de partenariat militaires pouvant garantir un transfert de compétences et d’équipements au profit de nos armées démunies et sous équipées. La dépendance militaire des pays du G5 Sahel envers la France va donc assurément perdurer, et ils seront toujours obligés de leur courir après en cas de difficultés.
Le troisième axe d’intervention, traitant de l’appui au retour de l’État et des administrations sur les territoires attaqués, nous semble être le parent pauvre de cette Coalition pour le Sahel et on doit le déplorer car seul un véritable développement intégré des zones sous emprise des mouvements terroristes peut garantir la non répétition des troubles et des conflits. Il est indispensable que les populations de ces zones souvent reculées bénéficient, non seulement des services du pouvoir régalien, mais aussi et surtout des infrastructures de développement humain tels que les écoles, les centres de santé afin qu’elles ne se sentent plus isolées et abandonnées par les pouvoirs publics.
Le dernier domaine est celui qui consacre le statut d’éternels assistés aux pays du G5 Sahel et c’est là où le bât blesse. En effet, aucune indépendance n’est possible sans le travail sérieux et la volonté claire. Comment comprendre en effet, que pendant que nos États sont toujours sous assistance financière de la France principalement, des individus pourtant conscients de la réalité, continuent d’agiter la foule et d’entretenir le sentiment anti français au nom d’un panafricanisme dévoyé.
Selon notre compréhension, le panafricanisme, le vrai, ne doit pas résider dans les slogans creux, mais dans le travail méthodique et acharné des peuples africains pour réaliser par eux-mêmes l’indépendance effective voulue par tous.
La principale leçon que nous devons donc tous retenir, de ce Sommet du 13 janvier 2020 à Pau, est que nous, Africains, devons trouver les solutions à nos problèmes, et travailler très dur pour nous assumer. C’est ainsi que, nous, au parti Le Faso Autrement, concevons le panafricanisme.
Le Président du Parti
Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National