Le premier mois de l’année 2020 a été particulièrement lourd pour la presse irakienne : trois journalistes ont été tués et une quatrième a échappé à une tentative d’assassinat. Reporters sans frontières (RSF) est extrêmement préoccupée par l’intensification des attaques contre la presse et exhorte les autorités à renforcer la protection des journalistes.

Ce jeudi 30 janvier, la journaliste Ashteaq Adel, chroniqueuse de l’émission Extra sur la chaîne Asia TV, a échappé à une tentative d’assassinat dans la capitale, Bagdad. Plusieurs hommes armés arrivés en moto ont tiré sur la journaliste sans parvenir à la toucher directement. Sous le choc, Ashteaq Adel a été transférée à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux.

Ashteaq Adel présente une rubrique dans l’émission Extra où elle explique l’actualité irakienne au public. Dans sa chronique du 8 décembre dernier, elle demandait aux autorités d’assumer leur responsabilité concernant le nombre important de manifestants tués depuis le début du mouvement de contestation populaire en octobre. D’après le dernier bilan de l’organisation Amnesty International, les manifestations ont déjà fait 600 morts.

« Les journalistes irakiens qui couvrent les manifestations ne sont plus les seuls pris pour cible, même ceux qui en parlent dans leurs émissions sont en danger, s’alarme le bureau Moyen-Orient de RSF. Les autorités irakiennes doivent tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur cette tentative d’assassinat et pour assurer la sécurité de la chroniqueuse d’Asia TV, mais aussi plus généralement des journalistes et photographes irakiens qui sont ouvertement pris pour cible.  »

Si la chroniqueuse a échappé à la mort, dix jours plus tôt, le photojournaliste Youssef Sattar a été abattu d’une balle dans la tête alors qu’il couvrait les protestations dans le quartier Bab Al-Sharki, dans le centre de Bagdad.

Le 10 janvier dernier, deux autres journalistes ont également perdus la pour avoir couvert des manifestations. Le correspondant de la chaîne Dijlah TV, Ahmad Abdelsamad a été abattu d’une balle dans la tête et son caméraman, Safaa Ghali, gravement blessé par des tirs a succombé à ses blessures après avoir été transporté à l’hôpital.

Ces trois morts depuis le début de l’année s’ajoute à un bilan déjà élevé.  Depuis le début du mouvement de protestation, six journalistes irakiens ont été tués, tous ont été délibérément ciblés. L’Irak occupe la 156e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

RSF

 

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