Le Chef de Nadiaboanli Marcellin Tankoano

Dans la province de la Tapoa, région de l’Est du Burkina Faso, ne dispensera plus de cours à ses élèves. En effet, dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 décembre 2019. Des individus armés non identifiés ont fait irruption dans le domicile du septuagénaire et l’on assassiné par balles.

Le chef de Nadiaboanli a été lâchement assassiné. Dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 décembre par des individus armés non encore identifiés. Créant l’émoi au sein de sa famille et de sa communauté. Marcellin Tankoano, est un ex-employé de la SOSUCO, rentré dans son village après sa retraite.

Face à l’insécurité grandissante dans la région, tous les enseignants ont pris la poudre d’escampette. Le septuagénaire décide de combler le vide en faisant office d’enseignant suppléant. En plus, il sillonnait le pays et se mettait au service des autres partout où il passait. Mais le destin de Marcellin Tankoano commence à Banfora dans les années 1975.

Et ce, avant de rejoindre la société sucrière SOSUCO, en tant que chef de laboratoire. Dans les années 1975 à Banfora, il fût professeur de mathématiques et physique-chimie. Au moment où il était en fonction dans ladite société, le septuagénaire n’a pas pour autant abandonner la craie. Notamment au lycée public de la ville et au collège Sainte Thérèse.

Marcellin Tankoano, chef de Nadiaboanli

Pour preuve, il y apportait son expérience et dispensait des cours d’appui. Dans le cadre d’échanges entre compagnies sucrières pendant son service, Marcellin Tankoano fût muté en Afrique centrale précisément au Cameroun (Sosucam) où il exerce jusqu’en 1999, année de son départ à la retraite. Mais il est aussitôt, rappelé par la même entreprise afin d’apporter son expérience.

Par la suite, Marcellin Tankoano décide de retourner au pays des hommes intègres dans le but de contribuer à son édification. C’est ainsi qu’il s’installe à Banfora, avant de rentrer par la suite au village pour assumer les responsabilités de chef. Face au manque de lycée dans sa région, ils en construisent un, en collaboration avec des amis belges et en font don à la mairie.

Mais sous la menace des djihadistes, tous les enseignants ont quitté la région, abandonnant ainsi l’établissement. En dépit de l’insécurité, l’ex-employé de la Sosucam dispense tout même des cours de mathématiques et physique-chimie dans certaines classes. « Je ne peux pas abandonner mon village », disait-il à ses proches qui attiraient son attention.

Marcellin Tankoano le martyr du savoir de l’est du Burkina Faso assassiné par balles.

« Ce qui peut nous consoler, c’est de savoir que c’est peut-être sa passion d’amener la lumière qui l’a emporté », a soufflé un membre de sa famille. Précisons que Nadiaboanli est située dans la commune de Partiaga. Non loin de la mine de Boungou à 30 km de Diapaga, chef-lieu de la province de la Tapoa.

Depuis 2016, la situation sécuritaire du pays ne fait que s’empirer, et avec elle la situation politique et le quotidien de ses habitants. Ces derniers mois, on note une recrudescence de l’insécurité au Burkina Faso. Pas plus tard que le mercredi 6 novembre 2019, une voiture transportant les travailleurs de la société mine d’or Semafo avait fait l’objet d’une attaque djihadiste qui avait fait au moins 38 morts et causée des blessés graves.

Rappelons que le djihadisme est une doctrine contemporaine prônant l’usage de la violence à des fins politico-religieuses. Toutefois, il ne doit pas être confondu avec le « djihad » qui est un concept historique et religieux qui ne prône pas nécessairement la violence.

KF/AS

 

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