Les évènements tragiques de Yirgou (Centre-Nord du Burkina) qui ont occasionné une quarantaine de morts selon le gouvernement et plus d’une centaine selon le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), demeurent toujours dans la l’attente de la justice. Ainsi le CISC face à la presse nationale hier 05 janvier 2020 à Ouagadougou, a fait le bilan d’une année de poursuite judiciaire après le drame de Yirgou.
Selon le CISC, à nos jours 12 personnes sont aux arrêts sur ‘’180 suspects sérieux’’. En rappel, les 1er, 2 et 3 janvier 2019, le groupe d’auto-défense dit Koglweogo ont pris en partie à la communauté peulh vivant à Yirgou, après l’assassinat du chef du village par des individus armés non identifiés. Des représailles ont malheureusement coûté la vie selon le CISC à 216 personnes, la destruction des biens et un nombre important de bétails emportées.
Une année après, la procédure judiciaire car des arrestations ont été opérées et l’ouverture de l’information judiciaire effective.
Le CISC qui est né après le drame de Yirgou vise à contribuer à mettre fin à la stigmatisation des communautés. Toutefois au regarde des évènements de Yirgou se demande si les moyens et les pouvoirs du juges d’instruction lui permettent d’accélérer le dossier.
D’ailleurs le Secrétaire général du CISC Daouda Diallo est affirmatif : «le fait que le juge d’instruction soit seul à Kaya, il y a une difficulté objective à voir évoluer ce dossier dans des délais raisonnables de nature à assurer une bonne conservation des indices de preuves».
De même cette inquiétude s’étend également selon Daouda Diallo à «la non-exécution des mandats par les officiers de police judiciaire» et «la résistance des membres du groupe d’auto-défense (Koglwego) aux différentes arrestations», toute chose qui peut freiner la procédure normale du traitement impartiale du dossier judiciaire.
Pour se faire entendre aussi autrement le CISC organisera un sit-in le 10 janvier prochain devant le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou. Le CISC affiche aussi sa volonté d’interpeler le Président Kaboré et le Moogho Naaba de la nécessité d’organiser un forum national qui regroupera les chefs coutumiers, de cantons et autres leaders d’opinion pour se pencher sur les solutions à apporter aux questions de la stigmatisation des communautés.
MC