Pour mettre fin aux activités de la journée africaine des mers et des océans, célébrée chaque 25 juillet depuis 2015, par l’Union Africaine, une séance de nettoyage de la plage s’est déroulée le samedi 27 juillet. Initiative du Haut Conseil pour la Mer (HCM) en collaboration avec certaines organisations de protection de l’environnement dont EAGLE-Togo, cette séance de nettoyage a permis de dégager près de 6 tonnes de déchets plastiques.
Le ministre conseiller pour la Mer, Stanislas Baba qui a participé au nettoyage a déclaré que la journée africaine des mers et des océans est l’occasion pour l’Afrique en général et le Togo en particulier de renouveler son engagement à atteindre l’ODD 14 qui vise à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».
« La protection de notre environnement marin est une nécessité, voire une obligation pour notre continent au moment où l’Afrique commence à s’approprier de son espace maritime et que les questions maritimes sont prises en compte dans les politiques nationales », a-t-il déclaré.
Il a reconnu que les plages sont infectées de déchets plastiques et que le nettoyage fait, est un message pour dire aux populations d’éviter de jeter les sachets plastiques dans la mer, car cela dit-il, menace la faune et la flore aquatique.
Selon un acteur de protection de l’environnement, les océans et les mers regorgent des richesses et il est important de sensibiliser les acteurs sur les enjeux de la protection des écosystèmes marins côtiers ou encore amener les acteurs à adopter des comportements écologiques en matière de production et de consommation.
« Les océans et les mers sont de véritables poumons de notre planète car ils nous fournissent de l’oxygène que nous respirons d’une part, et l’espace d’échange commerciaux d’autre part, sans oublier leur rôle dans le développement de la faune et la flore. Il n’est pas exempt qu’ils sont menacés par les déchets chimiques et des tonnes de produits industriels versés dans ces espaces », a déclaré Hervé, un activiste contre la pollution de la mer.
Les autorités togolaises ont pris conscience du danger qui guette les espèces protégées marines. C’est pourquoi, ils ont pris des mesures pour lutter contre le trafic et le commerce illégal des espèces marines. La protection des espèces marines est essentielle à la conservation des écosystèmes mondiaux et au développement socio-économique des populations.
En effet, pour réduire la pollution suite à l’usage de plastique, il y’a eu augmentation des taxes sur les produits plastiques à usage unique allant de 13 000 francs à 17 000 francs CFA. L’État a aussi investi dans la récupération des déchets en mobilisant des ONG, des associations et les hommes en tenues pour nettoyer les plages.
Par décret n° 2011-03/PR du 05 janvier 2011, le Togo a interdit l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables sur toute l’étendue du territoire. L’article 3 du décret dispose : « La production des sachets, sacs et emballages plastiques doit être faite à base de polymère, d’éthylène ou de propylène auxquels sont adjoints des additifs non toxiques pour la santé et l’environnement. Toute défaillance du producteur ou de l’importateur entraîne la suspension ou le retrait du certificat de conformité délivré »
Toutefois, le sac plastique ne disparaît pas de l’usage habituel des Togolais. « Huit ans après l’adoption de la loi, les sachets plastiques sont toujours utilisés », explique un agent de Pour un Avenir Ensoleillé (PEA), une ONG œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement.
Selon lui, la législation au Togo n’est pas accompagnée de mesures de répression afin d’être efficace. Certains entrepreneurs locaux n’apprécient pas l’interdiction des sacs plastiques, car la fermeture de leurs entreprises va faire chuter leurs chiffres d’affaire. D’autres responsables d’entreprises veulent des mesures d’accompagnement de l’Etat pour migrer dans la production des plastiques biodégradables.
«La protection de espèces marines est une préoccupation pour les responsables de ce pays. Des accords ont été ratifiés, mais si les mers et les océans sont pollués, c’est la population qui sera malade, car ce qui sera dans nos plats, sera aussi pollué. Il faut donc dépolluer les océans et les mers et favoriser la productivité des espèces marines », a déclaré un activiste.
Une loi contre l’utilisation des plastiques L’État, selon d’autres acteurs de la protection de l’environnement doit prendre des mesures plus idoines pour vraiment lutter contre la pollution de la mer. Une chose est de ratifier les accords pour la protection des espèces protégées, l’autre est de les mettre en application pour l’équilibre de l’écosystème. (EAGLE-Togo)
Nicolas Koffigan