C’est à la périphérie Est de Ouagadougou, précisément à Saaba, qu’est implantée l’église Eau de Vie du Pasteur Jonas Kumankem. Une église qui relève de la Mission internationale d’évangélisation et de prière qui a pour vocation d’enseigner aux fidèles la parole de Dieu tout en accompagnant à se libérer des entraves de la vie courante. Nous avons rencontré le Pasteur Jonas Kumankem pour plus d’éclairage sur la mission de son église. Il se prononce également sur la tolérance religieuse.
I-Burkina : Succinctement qui est le Pasteur Jonas Kumankem et comment êtes-vous appelé à servir le ministère de Dieu ?
J’ai reçu la révélation depuis 2001. Cet appel de Dieu se manifestait en moi par plusieurs signaux : une pensée constante de servir le peuple de Dieu à travers le prêche, mais aussi dans l’action, d’apporter assistance et consolation à mon prochain. Dans la prière profonde j’ai voulu plus d’éclairage sur la mission qui se manifestait en moi. Chemin faisant je me suis retrouvé à l’école biblique pour étudier la théologie entre 2002 à 2005. Après l’obtention de ma licence en théologie en 2005, j’ai bénéficié d’un stage de six ans auprès du Pasteur Sana Oscar Zongo. C’est après ce parcours que j’ai poursuivi mon œuvre de serviteur de Dieu en implantant l’église Eau de Vie de la Mission internationale d’évangélisation et de prière à Saaba.
Pasteur Jonas Kumankem : Le Temple ‘’Eau de vie’’ devient de plus en plus influent dans l’évangélisation au Burkina. Plus explicitement qu’enseigne la Mission internationale d’évangélisation et de prière à ses fidèles ?
Nous mettons d’abord l’accent sur la formation biblique des fidèles. Par ce que tout part prioritairement par la connaissance des Saintes écritures et son adhésion dans la pratique de cet enseignement inspiré de la bible. Tant qu’on ne connait pas ce qu’enseigne véritablement la bible on ne peut pas vivre la foi chrétienne qui prône d’aimer son prochain comme soi-moi, qui inculque les valeurs de la tolérance, de la paix, du pardon, du partage et de l’Amour. Bref, mettre l’accent sur la formation biblique des fidèles c’est les forgés à être des chrétiens responsables, humbles, sages, patients, animés du savoir être et du savoir vivre en harmonie dans la société malgré nos différences. Ce qui revient à dire qu’un chrétien bien formé est
utile à lui-même et à la société qu’il appartient. Il se prépare surtout à la résurrection du Christ.
Pasteur, il y a plusieurs courants de pensée dans l’église protestante. Sur quoi se fonde l’enseignement de votre église ?
Effectivement il y a plusieurs courants d’enseignements dans les églises protestantes. D’aucuns pensent exclusivement que Christ nous a envoyé pour annoncer la parole de Dieu aux disciples. Mais d’autres ont aussi un don particulier de Dieu non seulement pour délivrer ceux qui sont malades, envoutés par des puissances sataniques, ceux qui endurent plusieurs souffrances etc., afin qu’ils retrouvent, la santé, l’espérance, la joie de vivre dans l’enceinte de son Royaume. C’est la mission aussi assignée à d’autres pasteurs.
C’est connu, certaines églises s’illustrent par des prières de guérisons, la recherche de l’épanouissement des fidèles, l’enseignement de la miséricorde, la tolérance religieuse etc. Quand est-il de votre ministère ?
Dans notre église, nous cumulons l’enseignement biblique avec l’exercice des prières de guérisons, les exigences de la vie pratique qui veut que l’homme se nourrit à la sueur de son front c’est-à-dire par le travail d’abord. Comme dit l’adage : un ventre affamé n’a point d’oreille. Donc pour bien assimiler la parole de Dieu, il faut être en bonne santé, et avoir un équilibre social qui t’éloigne de toutes les tentations malveillantes incompatibles aux recommandations des Saintes écritures. Ceci étant nous enseignons les fidèles la morale chrétienne, mais nous les assistons également à surmonter les épreuves de la vie
courantes, qui pourraient les faire tomber dans le désespoir. Pour les jeunes fidèles nous les encourageons à persévérer dans le travail qui est la clé du succès social. Pour les personnes vulnérables nous les assistons non seulement à travers la prière mais aussi dans le partage.
La solidarité ne doit pas connaitre de frontière quand il s’agit d’accomplir les œuvres de Dieu. Que nous soyons chrétiens, musulmans, ou autres, nous demeurons tous des frères, nous appartenons à une seule nation, nous formons une seule famille. Donc, nous prions pour le bien-être de tous, pour l’abondance dans notre société, pour que règne la paix et l’harmonie.
Car Dieu a toujours béni les frères qui vivent en harmonie entre eux par sa recommandation :’’Aimer vous les uns les autres’’.
Pasteur, nous avons ouïs dire que des guérisons s’opèrent dans votre église de même que des délivrances. Ce qui vous attire de plus en plus de fidèles. Qu’est-ce que cela vous apporte comme réconfort dans votre mission ?
Cela témoigne tout simplement que Dieu est avec nous et exauce nos prières ! Quand les miracles s’opèrent ça réconfortent aussi notre Foi. C’est une preuve que Dieu est parmi nous, veille sur nous en tout instant et nous manifeste sa miséricorde. Cela prouve également que nous sommes sur le bon chemin. Toute chose qui concourt à agrandir le cercle des fidèles et renforce leur Foi en Christ.
La quête du salut, la paix, la tolérance, le partage et la coexistence pacifique entre les peuples sont inscrits dans les saintes écritures. Comment renforcer cet état d’esprit de la Foi qui s’effrite actuellement en Afrique et à travers le monde au nom de la religion ?
L’actualité passée et récente montre que l’Afrique est secouée par de multiples crises sociopolitiques, de catastrophes naturelles, des maladies etc. De même à travers le monde, il y a fréquemment des attaques terroristes et des guerres. Ce sont des signes qui nous montrent qu’il nous faut reconquérir l’esprit de fraternité, la tolérance, en un mot la Foi en Dieu. L’introspection de conscience doit être individuelle et collective. Si chacun trouve d’abord qu’au sein de sa cellule familiale il a un devoir de tolérance, de communion, de paix et de partage avec son entourage, si la société s’approprie de ces valeurs de coexistence pacifique, alors nous vivrons dans un monde paisible et de progrès pour tous.
Pasteur, en tant que serviteur de Dieu et des hommes, quelle partition devrait jouer l’église pour lutter contre la pauvreté et l’intolérance religieuse dans la société ?
Je pense que l’église dès ses origines luttait contre la pauvreté. En Afrique les premières écoles étaient des écoles missionnaires. Les églises protestantes et catholiques ont toujours lié l’évangélisation des fidèles à l’éducation, la formation professionnelles, l’accès à la santé etc., et apporter quand il le faut leur contribution à la recherche de la paix sociale.
Il est temps maintenant d’enseigner les jeunes le leadership, gage d’esprit d’ouverture dans la quête du bien pour eux-mêmes et la société en générale. Le vivre ensemble dans l’harmonie et la tolérance religieuse est un sacerdoce recommandé dans la vie chrétienne. Pour la petite histoire, j’ai rencontré des jeune ç Agadez, qui partaient en aventure d’autres en Lybie, et certains vers l’Europe. Le cœur meurtri, je les ai fait comprendre que les modestes moyens qu’ils mettent pour risquer leur vie dans l’aventure pouvaient les permettre d’entreprendre des activités dans leurs pays respectifs et pouvoir réussir.
Les pays du G5 Sahel dont le Burkina fait partir subit des attaques terroristes récurrentes. Comment les différentes confessions religieuses devraient s’y prendre pour renforcer malgré tout l’esprit du vivre ensemble ?
Dans un tel contexte, l’union doit être sacré. Il ne faudrait pas surtout se mettre à l’idée qu’on attaque des catholiques, des protestants, des musulmans et autres leaders coutumiers. Non.
C’est notre nation qui est attaquée. Nous devrons intensifier la prière et enseigner les valeurs de la tolérance, la paix. Quand on veut vous imposer la division, c’est en ce moment que vous devrez renforcer également l’esprit de fraternité et la joie de vivre ensemble. A ce niveau nous triompherons du mal.
En ce qui concerne particulièrement votre église, quelles sont vos prières pour le Burkina qui fait face au quotidien aux attaques terroristes ?
Dans notre Temple, chaque semaine nous prions et jeûnons pour la paix au Burkina. Si le Burkina vit dans la paix, nous religieux nous avons également une bonne prédisposition d’esprit pour prier. Tout découle de la paix qui règne dans un pays. Les Saintes écritures nous enseignent que c’est Dieu qui a établi les autorités. Donc, nous devrons prier pour la réussite de nos autorités dans leur mission. Cela fait partir de notre mission.
Pasteur, votre église qui s’est implantée recensement au Burkina a déjà fait œuvre utile. Qu’avez-vous à l’agenda pour son expansion ?
Nous avons déjà six églises à Ouagadougou. La Mission internationale d’évangélisation et de prière a pour ambition d’imposer sa présence à travers le monde. Il y a des dérives actuellement à travers certains prêcheurs de la Bonne nouvelle de Dieu. Nous voulons rétablir la vérité en nous appuyant de l’enseignement authentique de la Bible. C’est une œuvre de longue haleine, mais nous croyons que dans la persévérance et avec l’aide de Dieu nous y parviendrons.
Entretien réalisé par J.Z