Les 17 et 18 décembre 2018 s’est tenu au Centre Nationale de presse Norbert Zongo à Ouagadougou, un atelier sur le ‘’discours de haine’’ au profit d’une vingtaine de journaliste venus des différentes provinces du Burkina. Cette activité organisée par l’Association des journalistes du Burkina(AJB) visait à renforcer les capacités des journalistes en vue d’améliorer leur participation pour le changement de comportement des populations.
Le président de l’AJB, M. Guézouma SANOGO après le souhait de bienvenue aux journalistes participants à l’atelier, a insisté pour leur participation assidue aux échanges, afin de pouvoir tirer le maximum de profits qui leurs seront utiles dans leur travail.
Ainsi, durant les deux jours les participants ont pris connaissance de quatre modules à savoir : le discours de haine, la législation internationale et nationale relative au discours de haine, le discours de haine au crime de haine et le rôle du journaliste face à un discours de haine.
Selon le formateur M. Moussa Sawadogo, le discours de haine se définit comme étant un discours qui attaque une personne ou un groupe de personnes sur la base de caractéristiques diverses notamment la race, la religion, le sexe ou l’ethnie.
Et le message haineux comprend six étapes, le contexte, le statut de l’orateur, l’objet du discours, le contenu et la forme, l’ampleur du discours et le niveau de risque.
Quant à la législation internationale relative au discours de haine et ratifiée par le Burkina, M. Sawadogo a énuméré le pacte international relatif aux droits civiles et politique à son article 19 et 20, la convention pour la prévention et la répression du génocide en 1951, la convention pour l’élimination de toute forme de discrimination raciale 1969, la convention pour l’élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des femmes 1981, la conférence islamique en 1990 et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Qu’elle devrait être le comportement du journaliste face au discours de la haine ?
A ce niveau, le facilitateur est parti du constat du rôle joué par les médias dans le génocide Rwandais et la crise identitaire en Côte d’Ivoire. Il ressort clairement que les médias ont contribué à envenimer les situations. C’est ainsi que le formateur souligne que les journalistes doivent avoir un esprit d’analyse et de prévention afin d’éviter d’amplifier les situations de crise.
Quant au quatrième module, l’accent a été mis sur les délits punissables qui sont entre autre les menaces, la supériorité ethnique, l’incitation à la haine, la justification des crimes de génocide, les violences raciales etc.
Les échanges ont plus porté sur l’apologie du terrorisme, l’immixtion du gouvernement dans le travail des journalistes, et des débats sur le principe de la démocratie et les réalités du terrain. Cependant toutes les inquiétudes soulevées par les participants ont connu de l’éclairage. Cependant le formateur a prodigué des conseils à l’endroit des journalistes comme s’informer, se cultiver, et de ne surtout pas oublier leur rôle social qui est d’œuvrer pour la paix, la stabilité et la cohésion sociale, gage de tout progrès harmonieux dans la cité.
Ali de Belco Tamboura