Nous vous publions ci-dessous l’intégralité du message de Monsieur Roch Marc Christian KABORÉ, Président du Faso , Président du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST) a l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS) 2018.
Voilà 30 ans que l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a institué la date du 1er décembre comme Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS). Depuis cette proclamation, chaque année, la JMS offre l’occasion aux décideurs politiques, aux acteurs de tous ordres et aux communautés, de faire un aperçu de la réponse au VIH/SIDA et d’appeler pour davantage d’engagements et d’efforts pour contrer la pandémie dans notre cher pays.
A l’orée de de la commémoration de cette importante journée, en ma qualité de Président du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST), je voudrais m’incliner devant la mémoire de toutes ces personnes qui sont décédées du fait de cette maladie. J’exprime ma solidarité et celle du peuple tout entier à toutes ces personnes qui vivent avec le VIH ; ces familles qui portent le deuil du fait du Sida, ces orphelins et autres enfants rendus vulnérables en raison de cette pandémie.
Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes des structures associatives, aux acteurs des secteurs publics et privés, aux autorités coutumières et religieuses, sans oublier les hommes de tenue, les personnels de la santé, etc., dont l’engagement sans faille nous a permis d’engranger des résultats exceptionnels en termes de prévention des nouvelles infections, de réduction de la mortalité et de la morbidité liées au Sida.
J’exprime toute ma reconnaissance aux partenaires techniques et financiers, pour leur accompagnement constant depuis le début de notre combat contre cette pandémie.
Chers compatriotes,
La lutte contre le VIH/SIDA et les IST au Burkina Faso et partout dans le monde, est guidée par l’engagement commun d’agir et de mettre fin au Sida d’ici à 2030. Pour y parvenir, la communauté mondiale, sous l’impulsion de l’ONUSIDA, a édicté des objectifs à atteindre en 2020, qui sont que :
- 90 % de personnes vivant avec le VIH connaitront leur statut sérologique
- 90 % des personnes dont l’infection a été diagnostiquée recevront un traitement
- et 90 % des personnes sous traitement parviendront à une charge virale indétectable.
Ce triple objectif « 90-90-90 » est une boussole que nous ne devons jamais perdre de vue, afin d’être au rendez-vous du concert des nations à l’horizon 2030. Ces trois objectifs en cascades sont intimement liés et la réalisation de l’un d’entre eux conduit à la réalisation du suivant.
Concitoyennes et concitoyens
Il est certainement vrai que des efforts considérables ont été fournis et qui ont permis au Burkina d’être cités en exemple en termes de leadership exprimé au plus haut niveau, d’engagement communautaire et de succès remportés.
Ainsi, nous pouvons citer :
- La tendance à la stabilisation du niveau de l’épidémie avec une baisse de la prévalence en population générale qui se situe de nos jours à 0,8% ;
- L’extension de l’offre des services de prise en charge du VIH sur tout le territoire national, ce qui a permis l’accès aux ARVs pour 76,6% des PVVIH de la file active ;
- L’offre des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) dans tous les centres de santé assurant des prestations de consultation prénatale ;
- L’intensification de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination grâce à un environnement juridique et social favorable en amélioration constante.
Chers compatriotes,
Si nous pouvons nous réjouir de ces succès, nous devons avoir présent à l’esprit que le VIH/SIDA continue toujours d’être un problème majeur de santé publique et de développement.
C’est pourquoi, j’en appelle à un sursaut national par un engagement individuel et collectif pour intensifier la lutte contre le VIH à travers des actions de tous ordres.
Le contexte actuel, durement éprouvé par la rareté des ressources et les contingences liées à l’insécurité grandissante, ne doit pas être un handicap aux initiatives nationales de la riposte au VIH/SIDA.
Aussi voudrais-je exhorter les communautés de base, les chefs coutumiers et religieux, les leaders d’opinion, les conseils municipaux et régionaux, les employeurs et travailleurs du secteur privé, les ONG, les décideurs de tous ordres, à des actions encore plus audacieuses afin que des résultats encore plus encourageants soient obtenus dans la réduction de la propagation de la pandémie et de son impact sur les individus, les familles, les communautés et la nation toute entière.
Je voudrais particulièrement inviter chacun et chacune, à saisir l’occasion de cette commémoration pour franchir le pas en vue de mettre fin à l’ignorance du statut sérologique, ainsi que le suggère le slogan de la présente campagne « Savoir, c’est pouvoir » et le thème « Connais ton statut sérologique »
Je demeure convaincu qu’avec l’engagement de tous, nous viendrons à bout de cette maladie.
Face au Sida, tenons la promesse.