Le groupe des conseillers UPC de la commune de Gorom-Gorom a tenu sa troisième assemblée générale le samedi 27 octobre 2018 à Béiga, localité située à 18 km au nord de Gorom-Gorom.
Inscrits à son ordre du jour : L’examen rencontre, qui portait sur la gestion de la commune de Gorom-Gorom, avait les points suivant : des sujets ayant motivé le dépôt de la motion de défiance contre le maire en février 2018 ; La mise en place des bureaux CVD ; L’immixtion du maire dans la gestion du personnel de la mine d’Essakane.
I. l’examen des sujets ayant motivé le dépôt de la motion de défiance contre le maire en février 2018
I.1 De la collaboration entre le Maire et l’Exécutif municipal
Malgré les écrits rendus publiques à travers les médias, dont des copies ont été remises à la tutelle, faisant état d’un manque de concertation entre l’Exécutif, les commissions permanentes et le Maire, celui-ci demeure sourd et continue de gérer l’institution en solitaire.
Pour preuve, il a recruté son frère comme Directeur de cabinet, qui jouait le rôle dévolu à l’Exécutif, aux commissions permanentes, et ce, malgré les contestations de ses collaborateurs.
A ce jour, le désormais ex directeur, poursuivi par la justice pour le détournement de denier public, a été remplacé par le Secrétaire général de la section MPP de l’Oudalan, élu conseiller municipal du secteur 3 de Gorom-Gorom. Il faut noter qu’aucun contrat ne lie ce dernier à la mairie. Il est Directeur de cabinet de manière informelle mais bénéfice de multiples avantages liés à sa supposée fonction. A titre d’exemple, il a reçu du Maire, une moto de service assurant son déplacement. Les conseillers municipaux, toutes tendances confondues, sont frustrés et indignés par cette pratique discriminatoire. En effet, chaque jour que Dieu fait, sans jamais manquer à une réunion, les conseillers parcourent des dizaines de kilomètres pour répondre aux appels du maire et aux exigences du devoir citoyen. De ce fait, les conseillers UPC et alliés dénoncent cette gestion mafieuse, et mettent en garde le Maire contre cette pratique qui divise les conseillers, d’une part, et transforme la mairie en quartier général du MPP, d’autre part.
I.2 La transparence dans la gestion des aides et dons
Au regard de la modicité des moyens dont disposent nos localités décentralisées, de bonnes volontés ont bien voulu voler à notre secours, à travers des contributions financières.
Ainsi, la Coopération Italienne et Techno Security ont octroyé plus de douze millions (12 000 000) de francs CFA à la Commune dans le cadre des appuis institutionnels.
Cette somme n’a jamais été enregistrée comme il se doit au niveau des régies financières. Le Maire a royalement ignoré les principes de la comptabilité en matière de gestion du denier public. Malgré les appels de l’Opposition municipale, de faire la lumière, conformément aux règles en matière de recettes et dépenses en vigueur.
C’est pourquoi il est aujourd’hui urgent qu’un audit soit diligenté pour situer les responsabilités y afférentes. En ce qui nous concerne, nous pensons que l’opacité de cette gestion cache des odeurs nauséabondes, tant les abus sont nombreux. Car les membres du Conseil municipal n’ont jamais délibéré sur l’utilisation de ces fonds à eux alloués par ses partenaires.
II. De la mise en place des CVD
Les conseils villageois de développement, structures apolitiques, sont devenus des organes plus politisés que le Conseil municipal dans la commune Gorom-Gorom. Le Maire a fait son choix : Ses amis politiques sont les seuls habilités à diriger les CVD, surtout dans les villages où le MPP n’est pas bien ou pas implantés. Bien qu’il ait mis en place une commission chargée de l’élection des CVD, le Maire prend des actes administratifs pour désigner son candidat contre la volonté des villages et les principes démocratiques.
A titre d’exemple, le CVD du village de N’Guidoye a été mis en place sous la supervision de la commission en charge du dossier. Contre toute attente, le Maire, après avoir pris connaissance du procès-verbal et ayant constaté que son candidat n’a pas été retenu comme Président du CVD, a décidé, par une note, de le nommer en lieu et place de celui qui a été élu par l’assemblée générale du village. La tension est vive actuellement dans ce village. Les populations divisées ont donné de la voix en informant les autorités compétentes. L’autocrate Maire de Gorom-Gorom ne mesure pas les conséquences de la division et la haine qu’il véhicule dans les villages.
Plusieurs villages sont dans cette situation. Nous citons à titre d’exemple complémentaire, Komé, Ourfou-Bélél, Essakane-site, Goulgountou- Kalchatouman, etc. Dans tous ces villages, le Maire a nommé ses amis politiques en ignorant royalement les résultats des élections. Pour le Maire, la force doit primer sur le droit. C’est pourquoi il en fait à sa guise, preuve d’un manque de concertation au sein du Conseil municipal.
Nous notons tout simplement que notre édile se soucie peu ou pas des questions sécuritaires, et n’a aucune lecture de la guerre asymétrique déclarée dans le Sahel par des forces obscurantistes. Des indices témoignent de la gravité de la situation. Des hommes à moto sont signalés à l’Est et au Nord de Gorom-Gorom. Dans la nuit du 31 Octobre au 1er Novembre, le véhicule du Maire UPC de Markoy a essuyé des tirs sur la voie Markoy-Essakane. Des retraits d’ambulance, des agressions d’écoles, des assassinats de FDS ont eu lieu dans les quatre (04) communes rurales de l’Oudalan. En outre, un camarade conseiller municipal a été sauvagement assassiné dans la commune de Oursi.
Comment, le maire de Gorom-Gorom peut-il canaliser les populations contre l’hydre terroriste, si lui-même est source de division dans les villages qu’il administre ?
Dans notre déclaration de février 2018 nous-nous posions cette question : Pour qui travaille Ibrahim AG ATTAHER ? Aujourd’hui, nous-nous demandons pourquoi il refuse de jouer la carte de rassemblement et s’engloutie dans le sectarisme à outrance.
Au regard du désordre créé dans les villages et au sein du Conseil, nous appelons la tutelle à prendre ses responsabilités en rappelant le Maire à l’ordre. Car les faits sont nombreux et têtus. Nous nous souvenons qu’un jardinier avait été installé de force à la mare de Darkoy par le Maire, et que les populations de cinq villages environnants avaient réagi en brulant les installations de ce dernier. Ce jour-là, n’eut été l’intervention du Haut-commissaire qui a ordonné le déguerpissement des maraichers, les populations du village de Gangani allaient subir la colère de cinq (05) villages à cause des décisions à la volée de Ibrahim AG ATTAHER. Quel intérêt avait –il à créer une tension aussi vive dans les villages où le vivre ensemble était la chose la mieux partagée ? Pourquoi a-t-il soutenu un individu contre la volonté d’une communauté de destin ?
III. De l’immixtion du maire de gorom –gorom dans la gestion du personnel de la mine d’Essakane SA
III.1 De l’absorption des crédits alloués à la mairie
IV. Au titre du budget 2018, deux cent millions (200 000 000) de francs CFA ont été mis à la disposition du budget communal. A ce jour 40% environ ont été débloqués. Cette somme concerne les secteurs de l’alphabétisation et de la mobilisation sociale. Comparaison n’est pas raison, mais les communes rurales de Markoye et de Falagountou ayant reçu la même part, ont eu le mérite d’opérer le déblocage des sommes à elles allouées.
III.2 Le Maire de Gorom Gorom est-il un directeur général fictif d’Essakane SA?
Le Maire de Gorom-Gorom a demandé le départ du surintendant de la mine d’Essakane, Monsieur NIANKANBARI.
Pour se faire, il a tenté de mobiliser la jeunesse d’Essakane au mois d’août 2018 pour servir sa cause ou la cause de ses amis bien connus.
Suite au refus des jeunes à organiser cette marche suicidaire, le maire a poussé l’audace en s’adressant au Directeur Général d’Essakane SA dans le but de mettre fin aux fonctions occupées par l’employé incriminé.
Les motifs invoqués ont fait l’objet d’une enquête infructueuse. Malgré tout Ibrahim AG ATAHER, Maire de son état, persiste et signe contre le maintien du cadre de la mine.
Aujourd’hui, la population -et surtout la jeunesse d’Essakane- s’insurge contre les agissements infondés du Maire dont le seul souci est de défendre ses intérêts ou ceux de son clan qui se résume en une poignée de personnes avides de gain et dont la myopie a atteint le stade de cataracte chronique.
Nous soutenons M. NIANKANBARI, cadre méritant de la mine, pour ses positions intègres contre les abus autoritaires du Maire de Gorom.
Le Maire peut-il admettre que le DG d’Essakane demande son départ pour n’avoir pas absorbé les crédits à lui alloués ? Peut-il l’accepter ? Cette ingérence dans la gestion administrative d’une société privée est un manque de courtoisie dans les rapports entre partenaires.
Nous rappelons que la mine n’est pas un service décentralisé mis sous le contrôle de la commune, mais plutôt une entreprise non étatique. Pour ce faire, l’édile doit améliorer ses rapports avec les miniers, travailler à sécuriser les lieux, et non participer à une mobilisation qui pourrait être destructive des biens de la société et provoquer des désagréments.
Heureusement que la population d’Essakane a montré qu’elle est responsable et soucieuse de l’intérêt général.
Les conseillers UPC et alliés se démarquent de l’attitude du Maire qui prend des mesures non concertées, improductives et qui entachent les rapports avec les partenaires au développement.
Si le Maire négociait des emplois pour les jeunes, on l’aurait compris, mais à se mêler de ce qui ne le concerne pas, nous disons qu’il y a une dérive manifeste qui infeste l’environnement minier à Gorom-Gorom.
Le rôle du Maire est de garantir la sécurité de la société, au regard de l’importance des populations qui gravitent autour de la mine et des foyers d’insécurité disséminés dans le Sahel.
Dans un registre proche, nous sommes surpris d’apprendre que le maire a mis fin à un contrat annuel signé entre la mairie et une association féminine de nettoyage. La raison invoquée est qu’il a demandé de prélever 100 000F sur 500 000F trimestriels pour sa petite sœur qui nettoie uniquement son bureau. Face au refus des femmes à accepter cette requête au compte d’une seule personne, de surcroît non membre de l’association, le maire a purement et simplement mis fin au contrat avant terme. N’est-ce pas là une preuve de népotisme? La mairie est-elle une entreprise familiale ?
Les conseillers UPC n’ont jamais voulu aller en délégation spéciale bien que les opportunités s’y offrent. Notre souhait est de travailler en synergie pour booster le développement durable dans notre commune et vaincre le spectre du terrorisme dont les effets se font sentir au Sahel depuis 2016.
Pendant qu’au soum et au nord de l’Oudalan, les attaques terroristes sont quasi quotidiennes, le Maire, au lieu de sonner le rassemblement, passe son claire de temps à créer des troubles dans les villages.
Au nom de la cohésion sociale qui nous anime, et de notre mission qui est de développer Gorom-Gorom, nous, conseillers UPC et alliés au nombre de 95 sur les 174 que compte le Conseil municipal, invitons le Maire :
-A travailler sincèrement pour le bien-être de la population de Gorom-Gorom, et la cohésion sociale dans la commune ;
-A gérer de manière transparente les deniers publiques dont il a la gestion;
-A prendre en compte ses observations, dans le but d’assainir la gestion de l’Exécutif municipal, ainsi que de la Commune.
En outre:
-Nous interpelons le Gouverneur de la région du Sahel et le Haut-Commissaire de l’Oudalan à mettre de l’ordre dans la Commune de Gorom-Gorom, avant qu’il ne soit trop tard. Le Maire a besoin d’une cure administrative et politique afin de mieux s’occuper de ses responsabilités régaliennes.
-Nous demandons à la mine de ne pas céder aux manœuvres dilatoires du Maire, car un précédant peut servir de jurisprudence. En effet, si toutefois son employé est licencié, ne souffrons pas qu’on vienne demander d’en faire autant pour son remplaçant ou un autre. Le Maire est mal placé pour donner des leçons en gestion des ressources humaines. Qu’il enlève d’abord la poutre plantée dans son œil, avant de chercher à extraire la paille dans l’œil d’Essakane.
-Nous sommes déterminés à lutter contre tout abus d’autorité, d’où qu’il vienne et quelle que soit sa nature. Nous réaffirmons notre engagement à travailler pour le rayonnement et le développement de Gorom-Gorom.
Pour le groupe des conseillers UPC et alliés,
Yacouba Abdoulaye MAIGA
1er adjoint au Maire de Gorom-Gorom