Le 31ème sommet ordinaire de l’Union africaine (UA), placé sous le thème “Remporter la lutte contre la corruption, une voie durable vers la transformation de l’Afrique”, s’est tenu du 1 au Z juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie). Une vingtaine de présidents dont le président du Faso Roch Kaboré ont pris part à ce Sommet.
Lors de son discours d’ouverture, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a indiqué que les pays africains sont “confrontés à de multiples défis”, notamment le défi de la transformation de leurs engagements en action concrète et durable.
L’année 2018 a été proclamée comme “l’année africaine de la lutte contre la corruption”, a rappelé M. Faki, ajoutant que les méfaits de ce fléau se traduisent par la perte de ressources au montant astronomique.
Il a souhaité que la célébration du 11 juillet de chaque année comme journée de lutte contre la corruption qui ’impliquera
tous les segments de la population africaine dans ce combat.
Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie qui a accueilli ce sommet de deux jours, a pour sa part estimé que “la victoire contre la corruption est un gage du développement du continent africain”, soulignant que les retombées de la lutte contre la corruption dans les pays ont permis de “financer des projets vitaux, notamment dans les domaines de l’énergie, du transport et des infrastructures de base”.
Durant ce sommet les dirigeants africains se sont penchés également sur d’autres grands sujets régionaux, notamment la réforme institutionnelle de l’UA, les questions de paix, de sécurité et de stabilité, la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) africaine.
Le président de la Commission de l’UA a appelé à l’unité et aux efforts conjoints des pays africains pour relever de différents défis du continent, soulignant que “les circonstances et l’intérêt de l’Afrique appellent au dépassement de soi, au compromis et au sens de l’intérêt général”
Ce sommet a été l’occasion pour l’équipe de Paul Kagame, en charge des réformes institutionnelles, de faire le plaidoyer de projets visant à améliorer l’intégration, de rencontrer les présidents les plus réticents pour adhérer à la zone de libre-échange. Et cela semble avoir porté ses fruits : 49 Etats ont signé le protocole instaurant ce marché commun.
Concernant la lutte contre la corruption, thème de ce sommet, le bilan est plutôt mitigé. «On attendait des engagements fermes de la part des chefs d’Etat, mais la réunion n’a abouti qu’à des déclarations politiques», déplore un participant.
Quant à l’idée de résoudre les crises du continent, la conférence des chefs d’Etat a pris des décisions à minima. Exemple sur la crise au Soudan du Sud : l’UA repousse au prochain sommet l’idée d’appliquer des sanctions ciblées contre les protagonistes de la crise. L’UA attend les conclusions d’un rapport confié au Kenya et au Soudan avant d’agir.
MCZ