Le ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Alpha Barry a fait une déclaration devant le samedi 26 mai 2018 devant la presse à l’issue de la signature avec son homologue et Conseiller d’État Wang Yi, du Communiqué conjoint marquant le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina et la République Populaire de Chine. L’intégralité de la déclaration.
»Mesdames, Messieurs ;
Permettez-moi moi avant tout propos, d’exprimer mes sincères remerciements au Conseiller d’État et Ministre des Affaires Étrangères, Monsieur Wang Yi, pour l’accueil combien chaleureux et exceptionnel dont moi-même et la délégation qui m’accompagne avons eu droit à notre arrivée dans cette prestigieuse cité de Beijing.
Je voudrais prier mon homologue de bien vouloir transmettre les salutations fraternelles du Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian KABORE au Président Xi JIPING, ainsi qu’au gouvernement et au peuple ami de Chine.
Aujourd’hui est un jour historique et mémorable ! Un jour de retrouvailles entre deux peuples qui ont, à un moment donné de leur histoire, partagé une vision et une idéologie presque communes au temps de la révolution dirigée par l’ancien Président burkinabè, le capitaine Thomas SANKARA. C’était au milieu des années 80.
L’acte qui vient d’être posé ce jour marque solennellement la reprise des relations diplomatiques entre la République Populaire de Chine et le Burkina Faso.
A cette occasion, SEM Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso m’a chargé de traduire ici toute sa satisfaction et celle du gouvernement burkinabè de voir aboutir les discussions de haut niveau que nous avons menées depuis quelques temps pour le rapprochement diplomatique des deux pays.
Pour ma part, je puis vous assurer que ce rapprochement est tout à fait conforme à la vision du Président KABORE et à la volonté affiché du peuple burkinabè. En témoignent les nombreuses réactions de joie qui ont accueilli l’annonce de la rupture des relations officielles avec Taïwan jeudi dernier, favorablement accueillie par le peuple burkinabè ;
C’est dire que désormais le Burkina Faso ne reconnait qu’une seule Chine et cette décision a été prise en toute souveraineté et en toute indépendance ;
Quelles que soient les raisons politiques qui avaient prévalu à la situation de rupture entre nos deux pays en 1994, aujourd’hui, notre intime conviction est que nous devons être ensemble.
Rester ensemble et développer un partenariat avec la République populaire de Chine pour faire face aux nombreux défis actuels de développement socio-économique et également faire face aux défis sécuritaires du Burkina Faso.
Ensemble aussi pour faciliter la réalisation des projets régionaux et sous régionaux que nous entendons initier avec nos pays voisins ou d’autres pays d’Afrique avec qui nous partageons les mêmes espaces économiques et enfin, pour tirer profit de nos positions diplomatiques respectives.
Avec la signature du Communiqué conjoint consacrant la reprise des relations diplomatiques entre nos deux pays, notre coopération bilatérale devrait reprendre au plus vite.
C’est le lieu pour moi de saluer les performances en matière de développement réalisées par la Chine ces dernières décennies, et qui l’ont hissée au rang des premières économies du monde.
Le Burkina Faso entend pleinement bénéficier des atouts et de l’expertise de ce pays, en sollicitant son accompagnement sur les nombreux chantiers de son développement économique et social.
Aussi, avons-nous donc convenu de focaliser notre coopération sur des domaines aussi vastes et variés d’intérêt commun.
Dans cette perspective, nous nous réjouissons d’accueillir dans les prochains jours une mission d’experts chinois au Burkina Faso pour évaluer les besoins du gouvernement et du peuple burkinabè dans le cadre de l’aide publique au développement, en vue d’aboutir assez rapidement à la définition d’un Accord-cadre général de coopération entre nos deux pays.
Cet Accord-cadre, que nous espérons signer au plus tard en septembre de cette année, prendra en compte les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, du logement, du développement urbain, des TICs, des Infrastructures, de l’Énergie, des Mines.., sans oublier le volet défense et sécurité etc.
En ce qui concerne les relations économiques et commerciales, nous pouvons nous réjouir du fait que désormais, les entreprises burkinabè et chinoises pourront mener leurs activités dans des cadres beaucoup plus sécurisés à la faveur de nos relations diplomatiques.
Enfin, en prélude à la grande Conférence Chine-Afrique prévue en septembre 2018 dans la capitale chinoise, il est prévu une visite officielle du Président Roch Marc Christian KABORE à Pékin.
Et personnellement, je me réjouis déjà à l’idée de pouvoir revenir dans cette magnifique cité pour préparer à la fois cette visite du Président du Faso et la conférence Chine-Afrique à laquelle il sera heureux d’y participer.
Je vous remercie »
Source : Site MAECR