Conformément à l’article 109 de la Constitution, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba(PKT) était face à la Représentation nationale ce jeudi 12 avril 2018 pour son discours sur l’état de la Nation.
Pendant près de 5 heures d’horloge, le premier ministre Thiéba est revenu sur les actes forts de sa politique, articulée autour des trois piliers centraux du PNDES à savoir : la réforme des institutions et la modernisation de l’Administration ; le développement du capital humain ; la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.
Sur le plan économique, Paul Kaba Thiéba a indiqué que l’économie nationale affiche une performance de 4% en 2017 tandis que le
taux de croissance de la richesse nationale est passé de 4% en 2015 à 5,9% en 2016.
Toutefois, les Burkinabè, dit-il, vivent au-dessus de leurs moyens comme le témoignent ces chiffres : « les dépenses en personnel ont augmenté à un taux annuel de 11,72% entre 2012 et 2017. Or, sur la même période, la richesse nationale en termes réels mesurée par le PIB réel n’a augmenté en moyenne que de 5,4% par an ». C’est ainsi qu’il salue la tenue de la conférence sur la mise à plat des rémunérations qui vise non seulement à mettre fin à la disparité entre les rémunérations des agents publics mais aussi à assurer la soutenabilité des dépenses publiques.
De la lutte contre le terrorisme
Sur le plan sécuritaire, le chef du gouvernement a indiqué que son gouvernement a engagé la construction et la réhabilitation des services de sécurité. Par ailleurs « 2 655 agents de force de sécurité ont été recrutés. Ce qui a permis de faire évoluer le ratio qui est passé d’un agent de sécurité pour 800 habitants en 2016 à un agent de sécurité pour 758 habitants en 2017, pour une norme internationale d’un agent pour 400 habitants ».
Du reste, le Plan d’Urgence du Sahel (PUS), dit-il a été doté d’un montant total de 445 milliards de FCFA sur quatre ans afin d’accélérer la lutte contre la pauvreté dans cette région réduire considérablement la vulnérabilité des populations à l’extrémisme violent provoqué notamment par des discours religieux radicaux.
Pour renforcer la lutte contre ce fléau, PKT a appelé les Burkinabè à l’union sacrée pour la défense de la mère-patrie, à transcender les émotions et différences partisanes.
Dans le secteur agricole, le gouvernement misera sur les aménagements hydro-agricoles, la promotion de l’accès aux intrants, la sécurisation foncière et la promotion de l’économie agricole afin de « permettre à ce secteur de jouer son rôle de levier dans le processus de transformation structurelle de notre économie »
Politique énergétique, sanitaire, logement etc.
En matière d’énergie, il a souligné l’augmentation de l’offre énergétique et la diversification de ses sources d’approvisionnement. Et la vision de sa politique à mettre fin au déficit énergétique, accroître la compétitivité de l’économie en réduisant le coût du KWH ainsi que celle du taux d’accès à l’électricité de 20% actuellement à 45% en 2020.
Au niveau des infrastructures routières, ce sont au total, 677 km de travaux de bitumage ou de renforcement de routes bitumées qui sont en cours de réalisation et 400 autres km en instance de démarrage. Pour les pistes rurales, ce sont 1 416 km de pistes a qui ont été réalisés en 2017.
Sur le plan sanitaire, plus de 22 milliards de FCFA ont été engagés pour des travaux de construction et de normalisation…, à en croire le Premier ministre afin de rapprocher les services de santé aux populations « à moins de 5 km de leurs lieux de résidence ».
Du secteur de l’eau, il ressort, entre autres, la construction de 2 336 forages neufs en 2017 soit 3975 forages en deux ans, soit 53% de l’objectif du programme quinquennal, qui est de 7500 forages et la réhabilitation de 1 083 forages. Et en attendant l’effectivité du projet Ziga qui viendra mettre fin au calvaire des populations, il a noté les mesures d’urgence mises en œuvre par le département en charge de l’eau à savoir les pompes à injections et d’autres types et les recours aux citernes afin de soulager les souffrances des populations.
Le logement, l’une des questions préoccupantes des Burkinabè, est pour M. Thiéba, « l’une des dimensions de la lutte contre pauvreté et constitue un domaine prioritaire pour son gouvernement ». Pour ce faire, il a indiqué que les villes du Burkina ont été dotées d’instruments de planification permettant de maîtriser la gestion de l’espace tandis que l’accès au logement renforcé par le programme 40 000 logements.
Pour l’avenir, il a annoncé la levée de la suspension des lotissements, l’informatisation totale du fichier foncier et l’encadrement des activités urbains au Burkina.
La nouvelle vision de l’enseignement et la formation au Burkina
Pour ce qui est de l’enseignement et la formation, PKT compte mettre davantage l’accent sur les filières techniques à l’image de l’ouverture de 2 lycées scientifiques à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, du lycée professionnel régional Idrissa Yaya de Dori, de l’érection de 6 centres d’éducation de base non formelle en centres d’enseignement et de formation technique et professionnel.
En somme, le chef du gouvernement a retenu que le Burkina est en marche dans la consolidation de la liberté, de la démocratie et des droits humains… Et de souligner l’important rôle à jouer par les médias. C’est conscient de ce rôle que le Premier ministre a justifié ses efforts consentis en 2017 dans le secteur de la communication à travers la mise en œuvre effective de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) avec le lancement du premier multiplex, la mise en ondes de la radio rurale, le renforcement de la couverture géographique du territoire par les médias.
Mieux, il s’est engagé, poursuit-il, à améliorer le cadre juridique du secteur de la communication, renforcer les capacités technologiques et infra-structurelles des médias, finaliser les travaux d’installation du réseau TNT sur toute l’étendue du territoire et améliorer la couverture du territoire par la radio nationale dont le taux de couverture passera de 83,8% en 2017 à 95,8% en 2018.
Pour relever ces défis le Burkina consolidera la bonne gouvernance, la démocratie, les droits humains et la lutte contre la corruption.
AK