Pour marquer ses trente ans de carrière d’artiste peintre, Mme Catherine Baum a organisé à cet effet une exposition intitulée « Rétrospective, 1998-2018 », Huiles, aquarelles, acryliques. La cérémonies s’est déroulée dans la soirée du samedi
03 février 2018 à la villa Yiri suma à Ouagadougou. Cela sous le parrainage de M. Anselme SAWADOGO, Chargé de Programmes de Wallonie-Bruxelles International. Nous avons saisi l’opportunité à travers cette interview pour découvrir l’artiste belge, dont un bon nombre de ses œuvres s’inspirent des réalités du Sahel burkinabè et affiche son engagement pour la conservation de la nature.
I-Burkina : Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous lancer dans ce volet artistique et quel bilan après 30 ans de parcours ?
Catherine Baum : J’ai toujours exercé ce travail de peintre depuis mon enfance. Mais j’ai étudié les beaux-arts aussi. J’ai commencé avec l’illustration et petit à petit j’ai quitté l’illustration pour me concentrer à la peinture.
J’expose depuis 30 ans au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, à Paris et à Bruxelles. C’est mon parcours depuis 30 ans et je continue.
Votre exposition de ce soir est une rétrospective de 1988 à 2018. Quelles sont les œuvres mises en exergues dans cette exposition ?
Cette rétrospective effectivement est consacrée à 30 ans de peinture, qui se trouve d’ailleurs un peu partout dans le monde. Mais ce qui est exposé ici est une sélection de 1990
au Burkina. Ce sont les différentes phases de ma création. Ce n’est qu’un échantillon de ce que j’ai pu réaliser ces 30 dernières années.
D’une manière générale, quels sont les thèmes qui vous inspirent à travers vos créations ?
Les thèmes qui me motivent principalement, se focalisent sur le Sahel, par ce que j’ai fréquenté régulièrement le Nord. Ensuite, je suis passé par les représentations figuratives qui représentent la spiritualité qui concerne presque tout être humaine. Je m’exprime beaucoup sur la nature et l’humain. Malheureusement la nature est en train d’être détruit donc j’exalte l’importance de la nature et de l’être humain. Une sorte de sensibilisation afin que les générations à venir puissent également profiter des biens faits de la nature comme cela a été par le passé.
Le message artistique à travers la peinture, les tableaux arrive-t-il réellement à persuader de nos jours ?
En tout cas, je pense que le message artistique arrive à persuader. Maintenant quand quelqu’un regarde une œuvre, il l’apprécie à partir de sa propre compréhension des choses. Une œuvre d’art est interactive entre la personne qui la regarde et l’œuvre elle-même. Je pense que la peinture comme les autres œuvres de l’esprit s’entremêlent aussi à la spiritualité.
A vrai dire beaucoup de profanes ne s’y retrouvent pas souvent dans l’interprétation des tableaux des peintres. N’est-ce pas que c’est de l’art exclusivement réserver aux professionnels ?
Vous savez il y a beaucoup d’œuvres d’arts (africains ou figuratifs) qu’on ne comprend pas forcement du premier regard. Ce qu’il faut savoir est que le but n’est pas d’être réaliste, mais le but c’est d’imprégner le regard de l’autre d’une certaine atmosphère, d’un certain sentiment, d’un moment selon moi a été magique.
Le coût des tableaux constitue un frein à son accessibilité. Pensez-vous la peinture peut-elle être populaire en Afrique?
Bien sûr, la peinture est déjà populaire. Beaucoup d’œuvres d’arts sont vendues et circule en Afrique. Le continent est riche en art et à travers le monde beaucoup d’œuvres d’arts appartenant à des artistes africains sont bien appréciées et bien vendues. L’art continu à évoluer en Afrique et j’encourage les artistes à ne pas baisser les prix. Par ce qu’une œuvre d’art est une œuvre d’art. C’est quelque chose d’unique. Et ce n’est parce qu’on est en Afrique que l’art ne doit pas être chère.
En organisant cette exposition rétrospective, quel message voulez-vous faire passer ?
C’est de toujours être conscient que l’art existe, de rester ouverte sur le monde, de rester soi-même, de rester humain, car l’art nous rappelle que nous sommes des êtres humains.
Propos recueillis par Théodore ZOUNGRANA