Le Préside du Faso, Roch Kaboré prononçant son message aux corps constitués de l’État

Les corps constitués de l’État ont adressé leurs vœux au Chef de l’État le 29 décembre dernier. En réponse, le président du Faso interpelle l’ensemble des burkinabè : « à cultiver l’esprit de collaboration, l’abnégation et l’ardeur au travail, la solidarité et l’intégrité pour améliorer nos capacités individuelles et collectives à participer au développement économique, social et culturel du pays ». Nous vous publions l’intégralité du message du président Roch Kaboré.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,

Une vue des corps constitués de l’État

La cérémonie de présentation de vœux des corps constitués de l’État est un moment important de la vie de la nation où nous devons marquer une halte pour prendre la mesure du chemin parcouru durant l’année écoulée en vue de faire face aux défis à relever.

Distingués membres des Corps Constitués,

Je suis sensible aux vœux que vous venez de formuler à mon endroit et à celui de ma famille.

Je vous remercie et souhaite en retour, pour chacun de vous personnellement, pour vos familles respectives et pour tous ceux que vous portez dans vos cœurs, une année 2018 de bonne santé, de bonheur et de plein accomplissement de vos légitimes et profondes aspirations.

L’année 2017 qui s’achève, a été marquée au plan international, entre autres, selon le Fonds Monétaire International, par une reprise progressive de l’activité économique dans 75% des pays dont le Burkina Faso. L’Afrique, bien qu’étant un des continents le moins responsable du changement climatique, en est paradoxalement le plus vulnérable. Cette menace globale doit être enrayée, faute de quoi, il faudra s’attendre à des conséquences directes sur le quotidien de nos populations.

En effet, si la montée du niveau de la mer, consécutive à la fonte des glaces, peut sembler une menace lointaine pour un pays enclavé comme le Burkina Faso, la baisse de la production céréalière, résultante des perturbations des saisons est par contre un effet concret qui risque de se faire sentir partout dans le monde.

La région Ouest africaine quant à elle a été marquée en 2017 par la recrudescence des attaques terroristes dans la bande sahélo-sahélienne dont notre pays fait partie.

Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des blessés au Burkina Faso durant l’année 2017.

Comme vous le savez, le G5 sahel s’est résolument engagé à opérationnaliser sa force conjointe pour une lutte plus efficace contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel.

Ce combat sans merci contre les réseaux terroristes et les trafiquants de tous ordres qui écument la région contribuera à consolider la paix et à lever les contraintes liées à l’insécurité qui pèsent sur les économies de nos États.

A ces difficultés au sahel s’ajoutent la crise migratoire et tous les drames humains qui y sont associés et qui font l’objet d’une condamnation unanime des Africains et du monde entier.

Permettez-moi de m’incliner devant la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie au cours des différentes attaques que notre pays a subies.

Je tiens à saluer particulièrement la bravoure et l’abnégation de nos forces de défense et de sécurité qui ne ménagent aucun effort pour sécuriser au mieux notre pays.

Tous mes vœux de prompt rétablissement accompagnent les blessés.

Distinguées personnalités, Mesdames et Messieurs

Notre pays aurait pu donner une plus grande amplitude à sa croissance économique et aux investissements dans les secteurs prioritaires et productifs, n’eut été d’une part, les défis sécuritaires, et de l’autre, les grèves à répétition dont les conséquences sont dommageables pour l’économie nationale.

La production céréalière prévisionnelle de la campagne agricole 2017-2018 sera déficitaire par rapport à la campagne précédente. Les facteurs de ce déficit se résument aux poches de sécheresse, à l’arrêt précoce des pluies, aux attaques des prédateurs. En plus de la production céréalière, les cultures de rente connaissent également une légère baisse.

Face à cette situation qui préoccupe les Burkinabè, je veux rassurer qu’un plan de riposte à l’insécurité alimentaire a déjà été élaboré par le Gouvernement pour faire face à la période de soudure.

Distingués membres des Corps Constitués, Mesdames et Messieurs

La cérémonie de présentation des vœux constitue également une excellente occasion d’interpellation, pour nous inviter toutes et tous, à cultiver l’esprit de collaboration, l’abnégation et l’ardeur au travail, la solidarité et l’intégrité pour améliorer nos capacités individuelles et collectives à participer au développement économique, social et culturel de notre pays.

Tout en appréciant à sa juste valeur les acquis et les résultats obtenus par les efforts des Burkinabè sur les différents chantiers de la construction nationale, je dois inviter nos compatriotes à plus d’engagement pour permettre à notre peuple de réaliser ses aspirations profondes et légitimes.

Distinguées personnalités, Mesdames et Messieurs

Je prends bonne note des attentes légitimes de l’ensemble des composantes des corps constitués de l’État qui ont été formulées à l’instant par votre porte-parole.

C’est pourquoi, je lance un appel solennel à tous les acteurs de la communauté nationale, principalement les corps constitués, afin qu’ensemble, nous poursuivions la construction de l’État de droit par la transformation structurelle de l’économie burkinabè pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.

Mesdames et Messieurs

L’année 2017 a été marquée par de nombreux mouvements sociaux qui se sont traduits par des sit-in et des grèves à répétition, par moments, dans le non- respect de la législation en la matière.

Ces derniers jours, des élèves et des jeunes, sous prétexte de soutenir les mouvements de grève des enseignants barrent les routes et bloquent le trafic national et international avec tous les désagréments et les conséquences fâcheuses qui en découlent notamment aux plans économique, sécuritaire et de la mobilité.

Il est évident aujourd’hui, qu’en matière de satisfaction des revendications salariales, il n’est plus possible de continuer à imaginer des solutions au cas par cas, en dehors d’une approche d’ensemble, à l’échelle de la fonction publique. C’est un impératif de justice sociale et d’équité que je me dois de faire absolument et nécessairement respecter.

C’est pourquoi je lance un appel aux syndicats de l’éducation pour observer la plus grande retenue, dictée par le sens de la responsabilité, car il s’agit ici de l’avenir immédiat de l’école burkinabè et donc de celui de nos enfants.

J’invite donc tous les partenaires sociaux à la modération, afin qu’ensemble, dans un esprit constructif, nous engagions une réflexion globale pour trouver les solutions appropriées à leurs préoccupations, sans hypothéquer l’avenir des générations présentes et futures.

Œuvrons toutes et tous, à faire de 2018, une année d’avancée de la réconciliation nationale, de consolidation de la paix sociale et d’engagement collectif au travail.

C’est à ces conditions que nous pourrons poursuivre l’édification d’un Burkina Faso prospère, pour tous ses fils et filles.

C’est sur cette note d’optimisme que je réitère mes souhaits de bonne et heureuse année 2018 à toutes et à tous.

Je vous remercie

 

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