David Maraga (66 ans), vient de rentrer dans l’histoire, pas seulement du Kenya, mais de toute l’Afrique. C’est sous sa présidence que la Cour Suprême du Kenya a annulé l’élection présidentielle d’août dernier, une première dans l’histoire de ce pays d’Afrique Australe où les élections présidentielles sont devenues depuis quelques années des bras de fer sanglants.
David Maraga a pris la tête de la Cour Suprême en octobre 2016, en remplacement de Willy Mutunga, qui avait décidé quelques mois plus tôt de la même année de partir à la retraite de manière anticipée.
A sa prise de fonction, M. Maraga, homme plutôt de bonne réputation, a fait une promesse qu’on retiendra désormais longtemps de lui : « Je combattrai la corruption dans le cadre d’une nouvelle culture du système judiciaire », estimant que « la corruption est une tache noire sur le système judiciaire », et qu’elle serait même « en hausse ».
« Je suis une personne qui craint Dieu et qui croit en une justice équitable pour tous. J’ai une grande passion pour l’Etat de droit qui est un élément essentiel pour la justice sociale, la stabilité politique et le développement économique », lit-on dans son CV.
David Maraga, un homme de foi au service de la loi
David Maraga est du groupe ethnique Kisii et un fervent chrétien et connu au Kenya pour son attachement à son église. Ses convictions religieuses ont été au centre d’un débat au kénya, alors qu’il a programmé la première séance de la Cour Suprême pour l’étude des plaintes des différentes candidats à la présidentielle, sur le samedi 26 août dernier au soir, après 18h. Membre de l’église Adventiste du 7e jour, il a demandé à ne pas être obligé de siéger dans la période s’étalant du vendredi 18h au samedi 18h, considérée comme « jour de sabbath ».
Dans le cadre du processus électoral, il n’a pas hésité à répondre au président et à son vice qui l’accusaient d’être au service de l’opposition pour intimider la commission électorale, empêchant par exemple cette dernière d’imprimer des bulletins de vote. Le président sortant l’avait même mis en garde de ne pas prendre leur silence pour une faiblesse. Cela ne l’a pas empêché ce vendredi 1er septembre de demander l’annulation du scrutin, à l’issue duquel Uhuru Kenyatta, président sortant, a été déclaré par la Commission vainqueur.
Maraga avait été nommé juge à la Haute cour en 2003, puis à la Cour d’appel en 2012.
Maxime DOMEGNI