La carte géographique de l'espace UEMOA

La réunion des Ministres chargés de l’Agriculture et de l’Élevage des États membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s’est tenue à Niamey (Niger), le 08 juin 2017, sous la présidence de Mme NDIAYE Aminata Mbengue, Ministre de l’Élevage et des Productions Animales du Sénégal.

Concernant la situation agricole 2016-2017, la réunion a apprécié le niveau de récoltes globalement satisfaisant avec une production totale, pour la zone UEMOA, de plus de 28 millions de tonnes de céréales, 22 millions de tonnes de tubercules, 3 millions de tonnes respectivement pour le niébé et l’arachide. Toutes ces productions qui sont en hausse par rapport à la campagne précédente et par rapport à la moyenne des cinq dernières années dénotent d’un dynamisme de l’agriculture de l’Union.

Les Ministres se sont préoccupés de la prévalence de la malnutrition aiguë globale qui demeure critique, au Nord du Mali et au Sud-Est du Ni malmutrition, critiqueger, mais également, de la situation difficile d’environ 3 millions de personnes en insécurité alimentaire en ce début de période de soudure (juin – août).

Ces populations ont besoin d’assistance immédiate pour faire face aux besoins alimentaires et renforcer leur résilience. A cet effet, les Ministres ont formulé les recommandations, ci-après, qu’ils soumettent au Comité de Haut Niveau :

A l’endroit des États membres

  • Poursuivre la mise en œuvre des recommandations non mises en œuvre notamment celle relative à la libre circulation des personnes et des biens ;
  • Poursuivre les appuis aux dispositifs nationaux de collecte et d’analyse de données sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour les besoins des analyses du Cadre Harmonisé et du pilotage des politiques ;
  • Accélérer la mise en œuvre des plans de soutien et d’urgence au profit des populations en insécurité alimentaire (crise et urgence) estimées en période de soudure (juin – août 2017) à environ 3 millions de personnes réparties comme suit :
    • Burkina Faso, 257 000 personnes, prioritairement dans l’Oudalan ;
    • Mali, 601 000 personnes, prioritairement à Menaka, Gourma Rharous, Bourem, Ansongo, Gao, Tombouctou ;
    • Niger, 1 313 000 personnes prioritairement à Gouré, Tanout, Mainé Soroa, Diffa, Bosso, Tahoua, Guidan Roumji, Mayahi, Kantché, Bani Bangou, Abala, Ouallam, Loga, Goudoumaria ;
    • Sénégal, 425 000 personnes prioritairement à Matam, Kanel, Goudiry, Tambacounda, Bambey, Malème Hoddar ;
    • Guinée-Bissau, 33 000 personnes prioritairement à Cacheu, Oio, Quinara et Bafata et Kombali ;
    • Togo, 21 800 personnes prioritairement dans les régions des Savanes, Kara, Plateaux, et Maritime ;
    • Bénin, 18 000 personnes prioritairement dans l’Alibori, Donga, Atlantique, Ouémé, Zou.
  • La réalisation d’une étude pour la détermination du potentiel fourrager des pays côtiers dans la perspective d’une meilleure gestion de la transhumance transfrontalière ;
  •  Soutenir l’implication des organisations professionnelles agricoles dans les mécanismes de financement pour garantir la durabilité de leurs activités par leurs organisations et le renforcement de leurs capacités professionnelles dans les chaînes de valeur ;
  • Améliorer la disponibilité et l’accès à l’aliment du bétail dans les zones en déficit fourrager dans l’Oudalan au Burkina Faso, dans les zones de Gao, Bourem, Gourma Rharous et Menaka au Mali, et dans les zones pastorales et agro-pastorales du Niger et du Sénégal ;
  • Poursuivre le développement des initiatives et le financement de la recherche sur les thématiques émergentes en lien avec les changements climatiques (fièvre la Vallée du Rift, chenille légionnaire d’automne, mortalité inexpliquée de poisson d’eau douce, etc.. ;
  • Dans le cadre de la lutte contre la chenille légionnaire d’automne et autres ennemis des cultures, réaliser les diagnostics pour apprécier l’ampleur du fléau et mobiliser en urgence les ressources nécessaires pour y faire face ;
  • Veiller à la prise en compte des organisations professionnelles des producteurs dans les observatoires de pratiques anormales.

A l’endroit des Organes et Institutions de l’UEMOA

  • Renforcer l’engagement politique en vue de financer la mobilisation des ressources financières requises y compris la dynamisation du Fonds Régional de Développement Agricole (FRDA) pour accompagner les États dans la mise en œuvre d’actions structurantes, notamment, les Priorités Résilience de ces pays (PRP) et les priorités du PCD-TASAN.
  • Accompagner les États dans la mise en œuvre des plans de soutien et d’urgence au profit des populations et du bétail en insécurité alimentaire (crise et urgence) ;
  • Appuyer les huit (8) Etats membres à renforcer leurs dispositifs de collecte d’information pour la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et la résilience ;
  • Appuyer certains pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Togo) à pouvoir établir annuellement leurs bilans alimentaires ex-post et prévisionnels et leurs bilans fourragers à travers des programmes de renforcement des capacités des experts nationaux ;
  • Accompagner les États dans le développement des initiatives et le financement de la recherche sur les thématiques émergentes en lien avec les changements climatiques (fièvre la Vallée du Rift, chenille légionnaire d’automne, mortalité inexpliquée de poisson d’eau douce…) ;
  • Appuyer en urgence les États membres dans la lutte contre les chenilles légionnaires et autres ennemis des cultures ;
  • Élaborer et mettre en œuvre un plan de communication sur les initiatives en cours au niveau de la Commission de l’UEMOA ;
  • Élargir la réunion des Experts aux secteurs du secteur de la pêche, de l’aquaculture et de l’environnement pour une bonne prise en charge de ces thématiques.
  • A l’endroit des partenaires techniques et financiers
  • Appuyer la réalisation des enquêtes agro-sylvo-pastorales, halieutiques et nutritionnelles permanentes afin de disposer de données pertinentes pour les analyses du Cadre Harmonisé ;
  • Soutenir les dispositifs de collecte, de traitement et de diffusion des informations sur l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.Les Ministres se sont félicités des importants résultats engrangés par le Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et ont rendu un vibrant hommage à Son Excellence Monsieur Issoufou MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’Etat du Niger, pour son leadership et son engagement personnel dans l’animation dudit Comité. Ils ont renouvelé leurs engagements à poursuivre l’accomplissement de leur rôle dans le cadre de l’animation du Comité de Haut Niveau.

A la fin des travaux, les Ministres et participants à la réunion ont remercié, Son Excellence Monsieur Issoufou MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’Etat du Niger, le Gouvernement et le peuple nigériens pour l’accueil fraternel et la bienveillante attention dont ils ont été l’objet durant leur séjour.

Fait à Niamey, le 8 juin 2017

Source : DCCA/ UEMAO

 

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