Annoncé depuis longtemps, le remaniement ministériel tant attendu est enfin arrivé. Ô divine surprise, il n’y a pas de grands changements, juste des mouvements de chaises musicales avec toutefois une montée en puissance de Roch.
Mounafica, qui suivait le dossier, a pu capter des éléments sur les chaudes discussions au sein du trio RSS. C’était houleux, frisant des fois la fâcherie tant les uns et les autres faisaient des pieds et des mains pour défendre leur position.
A un moment des échanges, Gorba aurait lâché: «Tant qu’à faire, alors, on vide tout le monde et on prend de nouvelles têtes…» Et le président du Faso aurait pratiquement sursauté, en disant: «Ce n’est pas politique. En vidant tout le monde, on donne du grain à moudre à ceux qui disent qu’on navigue à vue, on a pris le pouvoir et on n’est pas bien préparé».
C’est après cela que le partage aurait commencé et tout de suite Simon Compaoré a été clair: il peut céder une partie de son ministère, précisément le volet Administration-Décentralisation, mais pas la Sécurité. Comme Roch a pratiquement gardé la Défense avec la nomination de Jean-Claude Bouda.
Un ange passa dans la salle. Les autres auraient ouvert grandement les yeux, signe de leur étonnement, car c’était justement la Sécurité qui devrait être enlevée des mains de Simon. Que faire? Les deux autres ont finalement cédé et Gorba a repris la balle au bond pour défendre son poulain Smaila Ouédraogo que, visiblement, Roch voulait débarquer.
Après ces points chauds, il fallait décider des départs. Le cas Filiga Michel Sawadogo a été mis dans la balance avec l’affaire des bourses impayées des étudiants au Maroc. Et la ministre de l’Economie numérique a, elle, été bouffée par les tablettes Huawei.
Certains rescapés ont été sauvés par des évènements. C’est ainsi que le ministre des Sports doit dire grand merci aux Etalons; leur bonne prestation à la CAN a fortement plaidé en sa faveur, sinon les caciques du MPP voulaient son départ car on lui reprocherait un très timide engagement politique.
Les ministres de la majorité, eux, n’auraient pas eu de problèmes particuliers sauf que Tahirou Barry a failli tomber s’il n’avait pas su gérer son différend avec le fondateur du Paren; ensuite, à quelques encablures du Fespaco, il n’était pas bien malin de changer le ministre de tutelle.
Il faut noter que le PM himself a été sauvé des eaux par le PNDES. A l’allure où vont les choses et son choix de s’engager résolument du côté de Roch, il a des chances de rester encore longtemps à son poste.
Source : Les Échos du Faso