Le débat politique au Burkina Faso post-insurrectionnel est si passionné que l’opposition se distingue par ses paradoxes, ses lieux communs et ses courtes vues. De scènes médiatiques en scènes médiatiques, d’incohérences en incohérences, l’opposition burkinabé semble ignorer les vertus de l’État de droit, notamment l’humilité du bon perdant.
Des projets de société désavoués hier par le peuple burkinabé sont assaisonnés de formules creuses. En effet, à l’heure où le peuple s’invite sur ses nobles chantiers du développement socio-économique durable autour du PNDES, n’est-il point indécent de cultiver le doute et de discréditer tout acte patriotique en faveur d’un Burkina Faso libre, prospère et démocratique ?
A l’heure où le peuple burkinabé, espoir de l’alternance démocratique en Afrique, discerne ses priorités grâce au labeur salvateur, des intellectuels oisifs en mal d’audience distillent les plus folles rumeurs pour manipuler, gérer et circonvenir l’opinion nationale sur le chantier stérile de la grogne sociale. C’est dans ce contexte qu’interviennent les journées parlementaires de l’UPC dont nous pourrions parodier le thème sous les traits suivants : « Quelles perspectives de perdition économique dans un contexte post-insurrectionnel au Burkina ? »
En effet, les élucubrations du président du Groupe parlementaire de l’UPC, Alitou Ido achèvent de nous convaincre sur la manœuvre politicienne de l’opposition burkinabé dans son ensemble et de l’UPC en particulier, dont le désaveu des urnes n’a d’égal que l’arrogance, le cynisme politique et l’ignorance grossière. Nous vous proposons les perles suivantes :
-D’emblée, monsieur Alitou Ido reconnait ceci : « Pour relancer l’économie, il faut une stabilité sociale ».
Or tel est bien le climat social que l’opposition burkinabé dénie au MPP pour mettre en œuvre le PNDES afin de réconcilier le Burkina Faso avec son passé héroïque de peuple intègre et laborieux. Nul n’ignore que la prolifération des officines sécrètes de mensonges, les conciliabules nocturnes, les dédales ont des fins d’autant plus coupables qu’ils trahissent la quête de stabilité de notre peuple.
-Ensuite, renchérit-il : « la gouvernance actuelle a utilisé le système patiemment construit avec Blaise Compaoré pour d’abord encadrer la transition puis gagner les élections ». Cette affabulation politicienne est une contre-vérité historique. Évitons de faire de la démocratie un simulacre : au soir du 29 septembre 2015, le président de l’UPC s’est déplacé personnellement pour adresser ses félicitations au président élu et saluer la transparence du processus électoral. Quelques mois plus tard, ses lieutenants le désavouent en affirmant que notre processus électoral a été biaisé. Quelle incohérence grotesque dans ce parti ? En outre, si le MPP n’était autre que le CDP bis, comment aurait-il pu remporter les élections présidentielle, législatives et municipales malgré l’attelage contre nature, hybride et opportuniste UPC,CDP, ADF/RDA, NAFA et autres. Leur échec est la preuve que le prix de l’insurrection burkinabé est tout sauf la compromission.
Par conséquent, loin « d’avoir grassement acheté son naam », comme le prétend à souhait l’UPC, le MPP a été l’un des moteurs véritables de l’insurrection burkinabé. Mieux le MPP continue d’incarner les aspirations profondes du peuple insurgé par sa constance. Ce qui explique sa large victoire et l’attachement du peuple burkinabé à ses idéaux. Mais à défaut de mérite, le propre de la calomnie est le mensonge, les clichés grotesques, le stéréo-typage et les métaphores ridicules de type : « une fois ce naam acquis, on étrenne les boubous avec des mauvaises pratiques de gouvernance ».
Pour autant, notre fameux parlementaire n’est point aussi amnésique que ça. Écoutons le : « A notre sens, excepté les slogans du genre : si tu fais, on te fait et il n’y aura rien, toutes les autres formes de mal gouvernance de l’ère BC (NDLR : Blaise Compaoré) que nous avons constamment dénoncées sont d’actualité avec le pouvoir ». N’est-ce point un mérite d’avoir mis fin aux exécutions extra-judiciaires et d’avoir instauré l’indépendance de la justice pour l’avènement d’un Burkina Faso démocratique, libre et prospère ?
Ignore-t-il que la démocratie soit un chantier dont le moindre acquis est une épreuve de volontés ? A moins qu’il ne confirme l’idée que le PNDES, la confiance du peuple burkinabé en son gouvernement et en ses institutions de l’état de droit, la crédibilité de la communauté internationale soit l’épouvantail de l’opposition burkinabé. D’où la diversion pour les endiguer.
Aussi, c’est à juste titre que Paul Valery affirmait : « la politique, c’est l’art d’empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regarde ».
Le Secrétariat a l’Information et à la Communication du MPP