La 2è session ordinaire de l’Assemblée national s’est ouvert le mercredi 28 septembre 2016, en présence du Premier ministre Paul Kaba Thiéb, des membres du gouvernement, du corps diplomatique, du président du Parlement Panafricain basé en Afrique du Sud, Roger Kodo NDANG, du Président de l’Assemblée nationale du Benin, Adrien Houngbédji, du vice-président de l’Assemblée nationale de la France David HABIB, du chef de canton de Bobo -Dioulasso Sidiki SANON et du chef de canton de de Dédougou , Lombo DAYO. Nous vous proposons l’intégralité du discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale Dr. Salifou Diallo.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents d’institutions ;
Monsieur le chef de file de l’opposition politique ;
Excellences Mesdames et Messieurs les chefs de missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales et interafricaines ;
Leurs majestés :
Sidiki SANON chef de canton de Bobo – Dioulasso ;
Lombo DAYO, chef du canton de Dédougou.
Honorables députés ;
Mesdames et Messieurs ;
En ce jour d’ouverture de la deuxième session parlementaire, nous avons l’honneur d’accueillir d’éminentes personnalités solidaires du peuple burkinabè.
Permettez-moi de vous les présenter.
Ce sont :
Son Excellence Monsieur Roger Kodo NDANG, président du Parlement Panafricain basé en Afrique du Sud ;
Son Excellence Monsieur Adrien Houngbédji, Président de l’Assemblée nationale de la République sœur du Benin ;
Mon cher ami Monsieur David HABIB, vice-président de l’Assemblée nationale de la France.
Je vous demande de les acclamer très fort.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Honorables députés ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de faire un arrêt sur l’histoire de notre peuple.
Il y’a cent ans, sur notre sol, sous domination coloniale, il s’est produit une insurrection populaire de grande envergure contre les travaux forcés, la conscription, l’impôt de capitation, en un mot une insurrection contre l’arbitraire, l’injustice et les brimades de toutes sortes et pour la dignité et la liberté des peuples évoluant entre la rivière Bani (Nord de l’actuelle Côte-d’Ivoire) et la Volta Noire (actuelle Mouhoun) au Burkina Faso.
En effet, en Novembre 1915 jusqu’en fin 1916, les peuples Bwa, Bobo, Marka, Senoufo, Gourounsi, Lobi, Dagara, Peulh et mossi du centre ouest, et les populations de la région du Mancina ont pris les armes pour dire non à l’occupation coloniale et ses conséquences meurtrières et humiliantes. Cette insurrection de grande ampleur est restée inconnue du grand public national et international. Et pour cause ! Elle ne figure que dans quelques documents éparses et ignorée de façon systématique dans les manuels scolaires et universitaires.
Cette insurrection, a été pourtant l’un des conflits les plus violents en intensité parmi les conflits post-pénétration coloniale française en Afrique noire et le plus long à circonscrire dans le temps : 1915 -1916.
Appelée indistinctement « révolte des populations de la Boucle de la Volta Noire », « révolte des populations du Bani-Volta », « insurrection Bwaba et Bobo », « rébellion du Bani-Volta », l’insurrection débuta le 17 Novembre 1915 dans le village de Bona à 25 kilomètres au Sud de l’actuelle ville de Dédougou avant de s’étendre dans les régions de Bobo Dioulasso, Houndé, Gaoua, Koudougou, Léo, Pô, Lorepéni, jusqu’à Bandigara dans le Mali actuel.
Selon les historiens chercheurs, Jacques FRÉMEAUX et Kambou FERRAND, Ce conflit a affecté plus de 900.000 personnes à l’époque et occasionné environ 30.000 morts sur notre sol national.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
A l’occasion, du centenaire de ces évènements douloureux qu’a connu notre peuple de l’époque, la Représentation nationale tient à rendre un vibrant hommage à ces vaillants combattants précurseurs de notre liberté.
C’est le lieu pour l’Assemblée nationale d’inviter les historiens et le Gouvernement à procéder à des cherches approfondies sur ce segment de notre histoire et d’envisager la tenue d’un colloque international sur le sujet. Pour l’heure, je souhaite que les différentes structures de l’Etat, rendent un hommage appuyé à ces combattants de la liberté tombés dans l’oubli.
Dans cet esprit, l’Assemblée nationale à l’occasion de l’ouverture de sa deuxième session ordinaire de l’année 2016, a invité et pour le symbole :
Sa majesté Sidiki SANON chef de canton de Bobo – Dioulasso ;
Sa majesté Lombo DAYO, chef du canton de Dédougou.
Je vous demande de vous tenir débout pour acclamer leurs majestés en hommage à nos vaillants ascendants qui font aujourd’hui notre fierté et notre vouloir vivre collectif.
Toute à l’heure, nous allons poursuivre cet hommage par une soirée culturelle à laquelle je convie tous les invités ici présents.
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Honorables députés ;
Distingués invités ;
C’est avec une charge émotionnelle forte (devoir de mémoire oblige) que j’ouvre la présente session ordinaire qui est la deuxième de l’année 2016. Elle consacre en même temps la rentrée politique des élus du peuple.
Je souhaite par conséquent aux honorables députés un bon retour à l’hémicycle.
Avant de poursuivre mon propos, je voudrais saluer au nom de la Représentation nationale la présence parmi nous de :
Son Excellence Monsieur Roger Kodo NDANG, Président du Parlement Panafricain.
Monsieur le Président,
Je me réjouis fort opportunément et considère comme un privilège votre présence en terre Burkinabè. Nous sommes honorés par votre personne et par tout ce que vous représenté.
Le Parlement Panafricain, symbole de la souveraineté retrouvée des peuples africains et creuset des représentations nationales n’est pas seulement notre fierté, il incarne notre espoir d’un avenir meilleur au sens où c’est notre union qui nous fera triompher.
Monsieur le Président et cher frère, depuis votre élection au Parlement Panafricain en mai 2015, vous avez fait de la ratification du Protocole additionnel relatif au parlement panafricain, adopté en juin 2014 à Malabo en Guinée Équatoriale à la faveur du 23ème sommet de l’Union Africaine, votre priorité.
Le thème de la 8ème conférence des présidents de parlements tenu à Midrand en Afrique du Sud les 4 et 5 août 2016 est une illustration parfaite de votre engagement en faveur d’une institution parlementaire panafricaine plus forte qui dépassera sa fonction consultative actuelle pour être un véritable organe législatif ayant la mission de voter des lois, de contrôler l’action de la Conférence des Chefs d’États de l’Union Africaine, d’émettre des avis sur le budget et les finances de l’Union.
Cher frère, vous êtes bien chez vous ici et merci surtout de votre présence.
Dans le même sens, je voudrais saluer la présence de :
Son Excellence Monsieur Adrien Houngbédji, Président de l’Assemblée Nationale de la République sœur du Benin ainsi que la forte délégation qui l’accompagne.
Le Benin, un pays frère avec qui nous sommes liés par l’histoire et la géographie.
Deux pays qui ont en commun cette quête de la liberté, de la justice sociale et de la démocratie et ce, depuis la nuit des temps.
Monsieur le président et cher frère, en accédant à l’invitation du parlement Burkinabè de vous compter parmi nous en cette circonstance, c’est un témoignage vivant de la solidarité constante et active qui depuis des lustres a toujours caractérisé les relations entre les peuples béninois et burkinabè.
Nous sommes admiratifs de la lutte du peuple béninois pour la liberté et pour son émancipation sous le leadership éclairé de son Excellence Monsieur Patrice Talon, Président de la République du Benin, vous bâtissez une démocratie digne d’éloge et qui fait la fierté de l’Afrique à tous égards.
Dans le même sens, l’appel à l’unité de l’Afrique afin d’être à la hauteur des défis à relever, professer en son temps par le roi Ghezo d’Abomey n’est-il pas toujours d’actualité et je le cite « si tous les fils du royaume venaient par leurs mains assemblées boucher les trous de la jarre percée, l’Afrique serait sauvée ».
Monsieur le Président et cher frère, je vous suis extrêmement reconnaissant d’avoir emprunter le chemin de l’unité africaine par votre présence à Ouagadougou.
Soyez en remercié
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
Je voudrais également saluer l’honneur et l’amitié que nous fait Monsieur David HABIB, vice-président de l’Assemblée nationale de France, pays de la liberté et des droits de l’homme, pays avec lequel nous avons à travers l’histoire, tissé des liens indissolubles. Je me bornerai à évoquer ici notre appartenance commune à la francophonie qui est un espace de solidarité et de développement.
Le Président François Mitterrand ne pensait pas si bien dire lorsqu’il affirmait je cite : « ce n’est pas tant le français qui fait la francophonie que sa coexistence avec les langues de l’espace francophone ».
En clair, la francophonie entretien au quotidien le dialogue des cultures qui est un gage de paix.
Or, la paix est le fondement de la démocratie et la condition du développement si cher à nos Etats africains. Au total, être francophone c’est avoir certes, le français en partage mais aussi des valeurs comme la démocratie, la liberté, les droits de l’homme, la justice, la solidarité, la diversité culturelle, pour ne citer que ceux-là.
C’est pourquoi, au Burkina Faso nous sommes fiers d’appartenir à la francophonie.
Comment pourrais-je passer sous silence le rôle majeur joué par la France dans la lutte contre le terrorisme dans la zone Sahélienne. Nous avons tous en mémoire l’intervention salutaire des troupes françaises au Mali et la mise en place de l’opération Barkhane dont les capacités dissuasives se passent de commentaires.
C’est le lieu pour moi de réitérer toute la compassion de la Représentation nationale au peuple français endeuillé à maintes reprises par des attaques barbares et inhumaines.
Excellence Monsieur le Premier ministre ;
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
Au moment où s’ouvre notre session parlementaire, la reprise d’une croissance économique mondiale forte et soutenue comme annoncé demeure timide.
Les obstacles structurels à la reprise de l’économie mondiale demeurent vivaces. Ces obstacles sont entre autres la faiblesse des investissements dans les pays du Sud, la volatilité des taux de change et des flux de capitaux, la baisse de la productivité, et le décalage persistant entre le volume des capitaux spéculatifs en circulation et ceux affectés aux secteurs productifs.
D’où la nécessité de revoir les mécanismes d’intervention des institutions de Brettons Woods pour les alléger dans l’intérêt des populations et non au profit du capital financier international.
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
Au Burkina Faso, le Gouvernement a hérité de la transition, d’une situation économique exsangue dans un contexte sous régional morose.
En dépit de cette situation, le gouvernement a tracé des lignes de force pour la reprise économique dans notre pays en s’appuyant sur des secteurs productifs tels que l’agriculture et l’élevage, les mines et l’énergie pour en faire des secteurs générateurs d’emplois et de revenus au profit des populations notamment les jeunes et les femmes.
La volonté de son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso exprimée à travers son programme pour le développement demeure intacte. Il entend ainsi engager notre pays sur le chemin de la croissance.
C’est pourquoi nous fondons l’espoir que le budget de l’Etat gestion 2017, va constituer un tournant décisif en matière d’investissement et de réponses aux nombreuses sollicitations de notre peuple.
Distingués invités ;
Honorables députés ;
L’architecture institutionnelle tant au niveau central que décentralisé de l’État du Burkina Faso est désormais au grand complet avec les élections municipales du 22 Mai 2016. C’est le lieu de féliciter notre peuple pour sa maturité politique et son engagement résolu en faveur de la démocratie et de l’État de Droit.
Distingués invités ;
Honorables députés ;
L’ordre du jour de cette deuxième session tel que arrêté par le bureau de l’Assemblée Nationale s’articule comme suit :
L’adoption de la Loi de finances de l’Etat, gestion 2017 ;
La ratification d’accords internationaux relatifs à la sécurité et à l’environnement
L’examen des rapports des commissions d’enquêtes parlementaires sur les mines et le foncier urbain.
On l’aura remarqué, le projet de Loi de finances de l’État, gestion 2017, y figure en bonne place.
Au demeurant, la présente session ne saurait faire exception à la règle qui veut que la session de Septembre soit appelée Session budgétaire en raison de ce que l’essentiel du temps des honorables députés sera consacré à l’examen et au vote de la Loi de finances de l’Etat pour l’année civile qui s’annonce.
C’est le lieu de souligner tout l’intérêt que représente cette Loi de finances pour le gouvernement et pour la majorité des forces progressistes qui le soutient.
En effet, il faut se rappeler que la Loi de finances de l’État gestion 2016 avait été votée par la Transition.
De ce fait, en dépit des corrections apportées par les différentes Lois de finances rectificatives, le sentiment demeurait que le Gouvernement est resté sur le minima car bien des aspects de son programme n’étaient toujours pas intégrés.
Avec la Loi de finances de l’État, gestion 2017, le Gouvernement va enfin disposer d’un outil de prévision à la hauteur de ses ambitions.
Je profite de cette tribune pour saluer l’adoption par le Gouvernement du Programme National de Développement Économique et Social (PNDES).
Tout en félicitant Monsieur le Premier ministre et son gouvernement pour cette heureuse initiative, j’invite les burkinabè à se mobiliser pour que ce programme connaisse une exécution prompte et judicieuse.
Sans préjuger du contenu du projet de loi de finances, qu’il me soit permis d’y dresser des observations d’ordre général.
Premièrement, l’ambitieux programme de développement du Gouvernement, le Programme National de Développement Économique et Social (PNDES), requiert un volume de financement considérable.
Pour ce faire, notre Pays sait compter sur la solidarité et la disponibilité des Partenaires techniques et financiers à l’accompagner dans ce sens.
Toutefois, comme le dit bien un adage de chez nous, lorsque vous prenez votre bain et qu’une bonne volonté se propose de vous laver le dos, tâchez de vous laver au moins le visage.
Aussi, l’exécution du PNDES exige un effort exceptionnel de mobilisation de nos ressources propres.
C’est pourquoi, il me semble nécessaire que le gouvernement puisse élargir l’assiette fiscale, qui est un moyen parmi tant d’autres d’accroitre l’apport de nos ressources internes.
Deuxièmement et, en lien avec la première considération, quelle que soit l’assiette de l’impôt à instituer, cet impôt doit rester juste et équitable.
Aucun citoyen, sous aucun prétexte, ne doit payer plus qu’il n’en faut ou moins d’impôt.
Enfin, pour soutenir une politique de bonne gouvernance, de redevabilité, de transparence, il importe de dynamiser les structures de contrôles de l’État pour une saine gestion de nos deniers publics.
Excellence Monsieur le premier ministre ;
Distingués invités ;
Si l’avènement du Gouvernement actuel et les différents chantiers en voie de gestation dans les domaines économique, politique et social emporte notre satisfaction justifiée dans bien des secteurs, cela ne nous empêche pas de distinguer clairement les défis qui demeurent à relever et les risques encourus.
Dans ce cadre et au plan politique, le passage à la 5ème République reste une question posée et à résoudre.
Du reste, ne dit-on pas qu’un État dépourvu de projet de société est une société sans espoir ?
Or, le projet de société qui porte en son sein l’espoir se dessine à partir de la constitution du pays qui selon les éminents juristes Jean Leca et Claude Vatin dans leur ouvrage sur les régimes politiques « n’est pas seulement un ensemble de techniques juridiques mais aussi une idéologie liée à une conception de la société politique et économique ».
Il nous faut par conséquent, une nouvelle Loi fondamentale qui soit à même de traduire le renouveau politique souhaité par l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014.
Dans cette perspective, Isocrate affirme dans ses pensées politiques que « l’âme de la citée n’est rien d’autre que la constitution qui a le même pouvoir que la pensée dans le corps ».
Plus concrètement, notre peuple à travers l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 a tacitement opéré un choix de régime politique.
Il a rejeté avec la plus grande fermeté le pouvoir à vie, l’impunité, la corruption, le népotisme, la dictature etc.
Il a exprimé des attentes fortes pour ce qui touche à la jeunesse, au statut de la femme, à la justice, à la dignité humaine, bref notre peuple a rêvé d’une société de liberté, d’égalité, de justice sociale, de paix, de bonne gouvernance en un mot comme en mille, d’une société démocratique, digne de son histoire.
Dès lors, si nous voulons être dignes de cette histoire, il est temps que nous fassions nôtre, l’affirmation de monsieur Laurent Fabius je cite « nous forgerons notre futur quand nos rêves deviendront des lois ».
Faire de cette affirmation notre crédo, c’est reconnaître tout l’intérêt que notre peuple attache aux travaux de la Commission Constitutionnelle à venir.
Le Parlement pour sa part, tout en apportant son soutien et ses vifs encouragements à ladite Commission, espère que sous peu, le peuple aura à se prononcer par référendum sur le texte à lui soumis et portant, passage à une Cinquième République démocratique et libre.
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
L’idée de démocratie repose sur les principes de liberté et d’égalité. Mieux, le programme présidentiel sous tendu par une vision sociale-démocrate, prône l’égalité des chances pour tous les fils et filles du Burkina Faso, la lutte contre la pauvreté de masse, et pour plus d’équité et de justice sociale.
Cette vision nous impose une démarche politique et économique qui soit favorable aux populations pauvres, qui réduise les inégalités sociales et qui marque notre refus de mettre l’Etat au service des groupes privilégiés.
Car, force est de constater que la proportion de burkinabé vivant en dessous du seuil de pauvreté demeure significative de l’ordre de 46 % environ. C’est une situation qui exige de nous ici et maintenant des actions fortes dans le sens d’infléchir cette pauvreté de masse. Plus que jamais, nous devons afficher une nette détermination à œuvrer promptement pour l’accès des populations aux services sociaux de base notamment en matière d’éducation, de formation professionnelle et d’emplois, de santé, d’eau et d’assainissement.
Dans cette veine, le chômage et le sous-emploi des jeunes restent des questions existentielles qu’il faut résoudre urgemment.
En effet notre jeunesse connait un chômage endémique qu’il convient d’éradiquer au plus vite.
C’est connu, l’insuffisance d’opportunités d’emplois entraine l’exacerbation de la pauvreté, des troubles socio-politiques, la morosité économique, mais pire, la tentation des jeunes de se mettre au service des groupes extrémistes, marchands d’illusion par excellence.
Des considérations politiques et économiques militent pour que tout soit mis en œuvre dans les meilleurs délais, pour créer et élargir les opportunités d’emplois en faveur de la jeunesse.
Toutefois, dans cette quête de voies et moyens pour résorber un tant soit peu le chômage massif des jeunes, la réforme de l’école burkinabè pourrait y contribuer de manière sensible.
En effet, force est de constater que l’institution scolaire est en crise depuis bien longtemps et que le modèle élitiste dont elle a la charge de promouvoir est mal en point.
Son évolution historique est marquée par la massification de l’enseignement général qui pose des problèmes nouveaux en termes de sélection, de diversification, de pédagogie, de diplômes et de débouchés professionnels. Dans de telles conditions, il est vain de rechercher une adéquation parfaite entre enseignement et emploi. L’avenir de l’école burkinabé implique par conséquent l’arrêt des fuites en avant et une réponse claire et cohérente à la question : comment reconstruire l’école en recentrant ses objectifs et en réactualisant ses missions essentielles pour répondre aux défis actuels ?
Conscient donc, des limites objectives du volontarisme de la puissance publique, j’invite le gouvernement à tout mettre en œuvre pour promouvoir également le partenariat public / privé mais surtout à favoriser l’avènement d’un climat propice à l’investissement privé car ce sont là, des secteurs potentiellement pourvoyeurs d’emplois insoupçonnés.
En tout état de cause, l’assertion qui veut que la jeunesse soit considérée comme l’avenir ou la richesse d’un pays ne peut se vérifier que s’il existe une politique vigoureuse centrée sur l’employabilité des jeunes.
Excellence Monsieur le premier ministre ;
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
Comme je vous l’annonçais au début de mon propos, nous commémorons le centenaire de la grande révolte de la Boucle de la Volta-noire, actuelle Boucle du Mouhoun par devoir de mémoire et comme un hommage aux actes héroïques de notre peuple.
D’une certaine manière, il est loisible de considérer que nous sommes les continuateurs des insurgés de 1916. En ce sens qu’en 2016, nous promettons la liberté, l’émancipation économique et sociale à notre peuple par l’effort soutenu au travail.
Je tiens à saluer l’engagement du Gouvernement en faveur de la paix sous régionale, son sens du dialogue avec toutes les composantes de notre société et surtout sa volonté d’émanciper la jeunesse du joug de la pauvreté, de la misère et du chômage. Il nous faut rompre avec le sentiment d’impuissance par une posture volontariste et professionnalisante qui emportera à n’en pas douter l’adhésion de nos compatriotes.
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs ;
Je voudrais clore mon propos en saluant au nom des honorables députés et du peuple Burkinabè, les illustres personnalités qui nous font l’honneur et l’amitié d’assister à l’ouverture de la présente session.
Votre présence ici nous réconforte beaucoup à l’idée que nos différents parlements en se donnant la main pourrait faire naitre une nouvelle forme de coopération internationale porteuse de solidarités agissantes plus accrues au profit de nos peuples, transcendant ainsi les frontières pour une Afrique prospère, unie et démocratique.
Sur ce, je déclare ouverte la deuxième session ordinaire de l’année 2016.
Vive les peuples en lutte !
Victoire au peuple !
Je vous remercie.