Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a dressé un bilan satisfaisant de sa participation à 6è TICAD, tenue à Nairobi au Kenya, du 27 au 28 août 2016. C’était à son retour de la capitale kenyane, le 29 août 2016 au salon présidentiel de l’aéroport international de Ouagadougou.
« Nous sommes allés participer à la TICAD VI, qui est la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique qui se déroulait avant, tous les cinq ans et qui est une rencontre entre le Japon et l’Afrique pour voir quelle est la contribution en terme d’investissements du Japon au développement de l’Afrique. Cette année, le thème a porté sur la diversification économique et l’industrialisation de l’Afrique. Cela a été une occasion de répéter qu’il était important que nous mettons une chaîne de valeurs dans l’exploitation des productions agricoles en Afrique de façon générale. Ce qui signifie que nous devons bénéficier de l’expérience du Japon dans le domaine de l’industrialisation pour effectivement faire la transformation à tous les niveaux de nos produits », a déclaré le Président du Faso.
Selon le chef de l’Etat, cette rencontre a également été l’occasion de réaffirmer un certain nombre de décisions qui avaient été déjà prises à savoir que la TICAD qui se réunissait tous les cinq ans, se réunira désormais tous les trois ans et de façon alternative.
« Il faut noter que la réunion que nous avons eue à Nairobi, est la première du genre en Afrique. Donc, il y aura une alternance chaque trois ans entre l’Afrique et le Japon. Au-delà de ces discussions, il faut souligner qu’il y avait déjà 30 milliards de dollars qui avaient été mis à la TICAD V en faveur des projets africains. Nous avons noté que ces montants sont certainement importants en valeur, mais distribuer sur l’ensemble des pays africains, cela devient du saupoudrage qui n’apporte pas véritablement un appui. Donc, la partie japonaise a estimé qu’il était peut-être important de travailler sur des projets qui sont structurants au niveau sous régional. Ce qui permet à chaque pays de rebondir sur ces projets pour améliorer son développement économique », a expliqué le Président du Faso.
De l’avis du Président Kaboré, « cette rencontre a été également l’occasion pour les pays africains de réaffirmer la nécessité que nous ne sommes pas simplement un marché pour le Japon, mais qu’il y ait des possibilités pour les pays africains de vendre leurs produits au Japon. C’est une question qui est fondamentale et qui a été posée lors des discussions. Ce sont des discussions qui se sont déroulées dans un cadre de solidarité internationale et nous avons parlé d’économie, de sécurité internationale, des réformes qui doivent avoir lieu au Nations unies, notamment sur le Conseil de sécurité, etc. ».
« TICAD VI a été également l’occasion pour moi et la délégation qui m’accompagnait de rencontrer des partenaires privés japonais avec lesquels nous avons pu discuter. Nous avons par exemple reçu le maire de Yokohama, des députés du groupe d’amitié Japon-Afrique. Je dois préciser qu’au cours de cette TICAD VI, pour la première fois, il y a eu un dialogue entre le secteur privé africain, japonais et les puissances publiques de l’Afrique. Et régulièrement, dans cette alternance de lieu de tenue de cette rencontre, ce sera l’opportunité pour les uns et les autres de mieux se connaître. Et pour les Japonais, ce sera l’occasion de mieux s’imprégner de la situation en Afrique. Ils veulent bien investir, mais ils souhaitent qu’il y ait la sécurité et l’amélioration du cadre des affaires », a indiqué le chef de l’État.
En marge de la TICAD VI, le Président du Faso a rencontré ses compatriotes vivant au Kenya. « Nous avons aussi eu l’opportunité de rencontrer nos compatriotes qui sont à Nairobi. Ils sont environ une soixantaine. Au regard de l’expérience du Kenya dans un certain nombre de domaines, que ce soit dans le tourisme, l’hôtellerie, la connexion internet, et surtout le développement du numérique, ils nous ont fait une série de propositions assez intéressantes pour lesquelles nous avons pris l’engagement d’y réfléchir et de nous rapprocher du gouvernement kenyan pour mieux comprendre l’évolution dans ces différents secteurs. Je dois dire que ça été une rencontre très intéressante pour nous », a expliqué le Président du Faso.
« Nous avons également profité de cette TICAD pour rencontrer un certain nombre de chefs d’Etat et en particulier le Président du Kenya, Uhuru Kenyatta. Il nous a adressé une invitation à une date qui sera définie pour visiter son pays et échanger les bonnes pratiques dans les domaines économique, politique et autres », a souligné le Président Roch Marc Christian Kaboré.
Au sujet de l’industrialisation dont l’Afrique pourrait bénéficier à travers la TICAD, le Président du Faso a indiqué que « le Japon a déjà une expérience dans le domaine des technologies, de l’industrie de transformation. Il s’agit pour nous d’arriver à transformer les matières premières comme le coton, le sésame, etc. pour ajouter de la valeur. Dans ce domaine, il serait plus intéressant que nous puissions développer un certain nombre d’activités. Je dois d’ailleurs préciser qu’à cette TICAD, il y avait des membres des secteurs privés burkinabè qui ont souvent intervenu au nom de la CEDEAO ».
Source : Présidence du Faso